ALFRED BEU RDELEY dût à ces reconstitutions obtenues avec tant de conscience et d’intérêt passionné, cet amour ardent des choses de l’art qui le poussa un jour à abandonner une industrie dont il sentait peut-être bien, lui aussi, l’évolution nécessaire, pour se porter exclusivement vers la contemplation désintéressée de toutes les merveilles, de toutes les splendeurs d’art qui le sollicitaient. Il n’y a plus, dès lors, dans son culte fervent aux maîtres, de plus assidu visiteur de nos musées, nul n’est plus que lui, exact à répondre, dans les salles de vente, aux appels des commissaires-priseurs. Après avoir liquidé entièrement la grande maison industrielle, par les célèbres ventes répétées de tous les modèles précieux sur lesquels elle s’était dirigée, ses moyens et ses goûts, lui permettant de se constituer un petit musée intime, at home, un petit musée à son idée, et pour lui seul, Beurdeley se met à collectionner. Il débute, naturellement, vers ces maîtres du passé qui exerçaient leur attrait sur son esprit depuis son enfance. Mais, peu à peu, il voit de plus haut, il voit plus large, et il se sent plus en communauté de sentiment avec le génie plus réaliste et plus vivant, plus viril et plus expressif, et surtout plus en profondeur, de nos grands contemporains. C’est ce qui le décide à se défaire de ces premières richesses si ardemment amassées, pour se remettre à d’autres études, à d’autres recherches, pour s’orienter vers un autre culte. Et alors, c’est le xl3C siècle qui devient son sujet de prédilection. Dès ce moment, Beurdeley regarnit ses murs, momenta-nément déserts, des chefs-d’oeuvre de nos maîtres modernes. Il va de préférence aux beaux romantiques. Il appartient à une génération qui n’est pas encore revenue des chaleurs éloquentes du coloris. Les Th. Rousseau, les Diaz, les Jules Dupré et encore Corot que l’on peut bien joindre aux coloristes, car il en est le plus subtil et le plus délicat, Chassériau, avec son incomparable chef-d’oeuvre de la Vénus Anadyomène, et Delacroix, et tous les autres, que d’heures de délectation il va désormais passer avec ces nouveaux, chers et grands amis ! Mais il est surtout deux modes de l’art dans lesquels Beurdeley va assouvir désormais plus entièrement son insatiable curiosité d’esprit éveillé, attentif et réfléchi, qui veut savoir les liens des