ALFRED BEURDELEY cact l’heure mélancolique de la dispersion des collections d’Alfred Beurdeley. Elle a, pour les siens, la cruauté d’une sépa-ration nouvelle. C’est un véritable musée qui va s’éparpiller à tous les vents. Tous ceux à qui il était géné-reusement donné d’y venir prendre quelques heures de hautes satisfactions et de précieux enseignements ne se rappelleront pas sans gratitude ce magnifique ensemble et celui qui l’avait si patiemment et si savamment ordonné. Pour mon compte, je ne veux pas laisser partir toutes ces belles choses, dont la recherche et la réunion furent l’ceuvre et la joie de sa vie, sans envoyer un adieu ému à l’ami qui partageait avec tant de goût, tant de méthode et d’indépendance, les préoccupa-tions d’art et d’histoire qui forment notre souci professionnel quotidien. Car ce ne fut vraiment pas un type banal d’amateur qu’Alfred Beurdeley. Il est un peu à part dans la foule de ceux qui se pressent dans les galeries d’exposition et les salles de vente. Paris regorge de collectionneurs. Il y en a de toutes les catégories. Je ne parle pas, bien entendu, de ceux qui font des affaires, placent leurs fonds en oeuvres d’art, avec espoir de gros bénéfices et créent aux marchands une sérieuse concurrence. Ce monde de la spéculation ne nous intéresse pas. Il y a bien aussi