— 10 — M. Alfred Beurdeley poursuivit avec une activité inlassable la réalisation de son plan jusqu’au moment, où la jugeant à peu près défi-nitive, il conçut alors de réunir parallèlement à ses estampes, les dessins des maîtres et des petits-maîtres de la même période, leur complément indispensable. Né à Paris, le 13 août 1847, décédé dans la même ville, le 20 novembre 1919, M. Alfred Beurdeley était le fils d’un négociant en objets d’art et fabricant de bronze qui avait fondé une maison de premier ordre. M. Alfred Beurdeley succèda à son père en 1875, mais en inversant sa manière d’agir, c’est-à-dire qu’il fut plus fabriquant que négociant. Exposant à l’Exposition Universelle de 1878, M. Beurdeley y obtenait une médaille d’or, tandis qu’il recevait la croix de la Légion d’honneur pour sa participation à l’Exposition d’Amsterdam. Hors concours en 1889, M. Alfred Beurdeley fit partie de toutes les commissions de l’ébénisterie, comme d’ailleurs en 1900, où en collaboration avec M. François Carnot, il organisa la Centenale du Mobilier. Amateur dans l’âme, M. Alfred Beurdeley consacrait tous les jours quelques heures à ses diverses collections qui remplissaient son hôtel de la rue de Clichy jusque dans la cage d’un escalier à cinq étages ; aussi M. Beurdeley était-il bien connu dans les milieux de la curiosité où l’on appréciait, — pour qui le connaissait un peu intimement — en dehors de son goût et de sa rare faculté d’assimilation, son enthousiasme jamais décru et qu’il aimait tant à faire partager, cachant sous une enveloppe légèrement bourrue, une nature à la fois très droite et fort obligeante, d’ailleurs toujours prête à mettre à la disposition des érudits comme des simples curieux, sa science et ses trésors. Combien de critiques lui sont redevables de cette obligeance jamais lassée, combien d’expositions ont pu se faire ou se compléter grâce à elle ! La passion des beaux-arts n’aveuglait d’ailleurs pas M. Alfred Beurdeley au point de l’empêcher d’entrevoir des horizons plus larges que ceux d’une