EL OGE DE L A V I TESSE enfin, nous momre son vrai visage. Il y avait dans son immobilité, et encore plus dans la lente mobilité qu’elle consentait parfois à trahir, beaucoup de GI-1 ) mensonges. D’hypocrisie même, car qui pourrait apprécier la par kali mesure de paresse et de lâcheté que contenait l’acceptation de cette lenteur? Combien les esprits aventureux, hardis ou simple-ment courageux, les coeurs ■IN ides ont dû en sentir le poids! Et quel effroyable manque-à-gagner ‘ Md pour l’humanité ! L’immense majorité des hommes, pourtant, céda longtemps à l’appât. Goût Ou besoin de la qiiiétude intellectuelle, physique et sociale, après les longs bouilli nit leinents où la race se forma? Renoncement, par inclination au moindre effort, à toutes les richesses dont la terre était grosse? Qui sait. Mais on ne deman-dait qu’à être dupe du visage calme que prenaient presque toujours les choses de ce monde, comme si les forces obscures qui les mènent hésitaient, répugnaient à se livrer entièrement, à se déchaîner. Tout ce qui favorisa l’immense erreur des siècles passés devant la vie, tout ce qui rendit si étriquée leur force, indéniable souvent, procède de ce malentendu, de cet aveuglement instillent. Les philosophies statiques et pessimistes  » quelles que soient les agitations de surface, l’homme ne change pas », les systèmes sociaux rigides, toutes les contraintes intellectuelles et les misères individuelles qui en résultèrent, toutes les oeillères qui bornèrent l’horizon de tant de vies stagnantes, tout cela est issu de l’illusion que le Monde n’évolue pas, ou évolue si lentement que ce mouve-ment est quasi imperceptible sur l’étendue de plusieurs générations humaines. Il y eut toujours, depuis les Indous et Héraclite jusqu’à Bergson et à Marx, des intelligences lucides, des tempéraments braves, avides, amis du risque aussi. Mais il est trop évident qu’en Orient jusqu’à ces tout derniers temps, et en Occident jusqu’aux environs du xf)( siècle, cette clairvoyance et cet héroïsme durent accumuler leurs fruits, comme une matière explo-sive, sans ébranler les assises de l’humanité, sans la lancer sur une piste plus rapide. Je sais tout ce que peuvent dire les apôtres de la lenteur sur les précieuses maturations, les longues jouissances qu’elle permet, la sécurité qu’elle procure, la solidité dont elle est garante. Mais cela ne prouve que leur impuissance. Car il ne fallait que est)