et le simple jeu de la vie ne cessent d’accumuler dans tes organes ! Désankylose tes muscles, force-les à expulser — et le seul moyen réel, c’est la sudation athlétique — cet acide lactique, ces déchets de la respiration et de la nutrition qui t’encombrent et ne tarderaient pas à te ronger dans tes profondeurs ! Agite-toi, fais de l’exercice, et d’autant plus, et de façon d’autant plus systématique que tu as moins à te dépenser, aujourd’hui, à la poursuite de ta nourriture et de ton vêtement. Le Sport, réaction instinctive — ou raisonnée —de l’humanité qui se sent, de par ses propres progrès, menacée dans ses oeuvres vives ! Et me voilà, Messieurs et Mesdames, parvenu — ce fut un peu pénible ! —au terme de mon premier développement. * * Donc, de l’exercice ! Je vous entends…. Ma foi, vous ne demanderiez pas mieux !… Mais la vie est si absorbante ! Manque de temps. Et c’est que du temps, pour reconquérir sa  » forme  » il en faudrait terriblement ! Vous avez raison en principe. Paris n’est guère organisé — et Londres, Berlin et la plupart des capitales lui font la pige ! — pour le divertissement musculaire. Tout de même n’exagérons pas ! Des noms de salles, soit salles d’armes, soit salles omni-sports, où vous puissiez au sortir de votre bureau, en trois quarts d’heure, vous dérouiller, attraper la suée salvatrice… il en est tant qu’une page entière ne suffirait pas à les citer. Extrayons du lot celles-ci qui sortent elles-mêmes de l’ordinaire : le Sporting-Club, rue de l’Élysée, où vous pratiquerez tous les jeux, du saut à la corde au poker, sous l’égide de Tristan Ber-nard. L’Automobile-Club, le vénéré doyen de la place de la Concorde et le GolJer’s-Club, avenue Gabriel, où l’ami Crestois fera de vous un athlète en deux temps, un as du basket-ball en trois mouvements. Pour vous, Mes-dames, Irène Popard, 22, rue de Naples, retenez l’adresse. Et les piscines, j’entends « chic « , où les colibacilles, d’ail-leurs moins nombreux et moins agressifs que certaine cam-pagne ne tâche à le démontrer, sont microbes de bonne société : la piscine de la rue de Chazelles, Automobile-Club, le Sporting, déjà nommés le Lido qui fait un effort pour ne plus trop mélanger amateurs… et profes-sionnelles. Et j’ai gardé pour la bonne… douche les instal-lations de Molitor dont le lancement fut sensationnel, et dont la réouverture — imminente — avec piscine chaude — apparaît comme l’événement de demain à moins que ce ne soit d’hier. POS Mais vous êtes trop pris encore. Ou bien vous ne vous sentez pas prêt, tout de go, à vous entraîner en public ? Admettons ! A vous les pratiques du sport matutinal en chambre ! Après m’y être consciencieusement appliqué des années durant, j’avoue que j’allais y renoncer par… par paresse grandissante.  » Cherchez la flemme  » !.. dirait Willy. Or, je viens de m’y remettre avec joie. Depuis quand ? Depuis que j’ai fait la connaissance de Georges Dobrinine, un homme inouï. Si inouï que, quand je parle de lui, il faut, à l’instant que je me réfrène. Mon stylo m’emporterait trop loin. Jusqu’à tracer sans m’en rendre compte, sa « biographie romancée « … qui n’aurait guère besoin de l’être. Dobrinine, ce russe exquis, l’allant et la patience faits homme, que ses recherches et une expérience qui commence à dater de quinze ans ont amené à réduire, réduire jusqu’au plus strict minimum la durée de la corvée, qui n’en est plus une avec lui. Six minutes ! En six minutes, mais rigoureusement quotidien. nes, Dobrinine fait de vous, c’est le cas de le dire, un athlète, un homme qui, conformément à l’une de ses heureuses formules, peut « disposer de son propre poids dans toutes les positions « . Six minutes par jour et l’orgueil de rester beau, souple et fort jusqu’à cent ans et davantage…, à faire crever les jeunes gens ! *** Maintenant, si je vous tenais  » entre quat’z yeux savez-vous ce que je vous dirais ? C’est que tout cela est bel et bon, parfait pour les jours ordinaires, mais qu’une fois au moins par semaine, ce qu’il faut, c’est un bain de soleil — quand par chance, il y a du soleil —ou, du moins, de  » primitivité « . On va faisant grand battage autour de la doctrine du nudisme. Voire ! Mais voilà bien quatre lustres que Georges Hébert, — héri-tier lui-même de Platon, Jean-Jacques et Amoros — l’a remise en honneur, réservée cette question du nudisme… complet qui appellerait quantité d’autres considérations. Hébertisme, méthode naturelle…. J’aimerais que quel. qu’un d’entre vous eût la curiosité de prendre, un diman-che matin, sa voiture. La porte soit d’Auteuil, soit de Saint-Cloud. Boulogne ou la rive de la Seine. Le pont de Billancourt, et, à droite, dans la petite  » lie Saint-Ger-main le stade clos de murs qui sera bientôt, et peut-être dès le printemps prochain, un des centres de sports et de baignade privilégiés de Paris. Là, Hébert a planté sa tente. Là, une élite de ses fidèles — élite restreinte sur les milliers et les milliers de pro-