NATURE-MORTE, par V. BOBERMAN (Galer.e Dm, PEINTURE Monsieur S…, qui veille avec sapience et ironie sur les destinées de la plus traditionnelle galerie de tableaux de Paris, nous confiait sous le sceau du secret que, d’après le choix des amateurs de tableaux, il est capable de discerner de leurs habitudes et de leurs moeurs. « Vous supposez que les acheteurs acquièrent les toiles pour leurs qualités plastiques, pour la beauté du coloris ou l’intérêt d’un artiste qu’il faut soutenir et encourager. Erreur. Tel qui choisit un fleuve argenté coulant sous les arbres, est un simple pê-cheur à la ligne. S’il achète par surcroît un Monet, c’est que son orgueil y trouve une large satisfaction. » Ainsi nos illusions se dispersent et nous apercevons qu’il est des plus rares celui qui aime la peinture pour elle-même. 11 nous faut cependant convenir que les peintres ont parfois usé de tant d’économie dans le choix de leurs accessoires, porté à si haut point le souci de la simplicité qu’il faut bien de la persévérance et des vertus de renon-cernent pour s’émouvoir devant les objets de leurs soins. 141