es peintres, nos amis, ont l’esprit si bien empli de graves problèmes qu’ils en oublient non point le principal, mais l’un des plus essentiels : plaire. Je sais bien que je vais ici au rebours des idées que professent sur l’art, la plupart de mes confrères qui parlent de u la valeur de l’oeuvre eu soi de « la peinture pure », et qui souhaitent que la peinture soit un simple jeu de formes et de couleurs en un certain ordre assem-blées. L’hedonisme est très mal porté ces dernières années. Raison de plus pour arborer la cocarde du beau et du plaisant, de l’agréable et du joli, et faire la nique aux esthéticiens. J’aime le peintre qui œuvre j son plaisir, qui choisit le plus beau 1 quel de son jardin, le plus beau paysage de sa route, la plus belle fille de ses amies, et en fait l’offrande à lui-même par le truchement de l’art. J’aime le plaisir qu’il se donne et veut perpétuer et qu’il nous fait partager. On dit que Renoir, accoutumé aux Ilatieurs, restait sourd à leurs propos habituels, de ceux qui faisaient l’éloge de sa couleur, de son dessin, de ses composit• , ternies si privés de vie quand l’accord ne se l’ait entre eux; Renoir était bien moins sourd à l’hommage que sa femme lui lit un jour, avec la spontanéité d’une ménagère, c’est-à-dire, de celle qui sait qu’un logis orné est le plus doux lieu pour celui qu’elle souhaite retenir. C’était à Cagnes: « Tenez. lorsque je suis arrivée hier, je me disais: comme la salle à manger est triste. J’avais rapporté de Paris trois ou quatre bouts de toile, des Roses, une Tête de Gabrielle…. des choses sur lesquelles Renoir avait travaillé une heure Quand j’eus piqué Ça au mur, la salle à manger avait changé d’aspect; on s’y plaisait: » Voici la maison. 11 a fallu convier l’architecte, l’entrepreneur. Les maçons ont noyé les poutres, les murs, les plaf Is, d’une neige que le temps ternira; les décorateurs sont venus créer rat phère, gl „r à chaque pièce sou style et voici la