comme elle fait avec conscience de la gym-nastique en blouse de soie et en large pan-talon marin, et comme enfin elle apprend à monter à cheval selon les méthodes (le Hyde Park. Ah ! ma pauvre cousine, vous voyez qu’il vous faudra bien des efforts pour vous mettre au diapason. Quant à nos robes, cette année nous portons la jupe en clochette, très peu longue, bouillonnée par en bas, les manches en gigot, la taille en pointé, le voile en mantille retenu par un grand peigne. Le tout est, je vous le dis, d’un ravissant effet. Mais tandis que nous semblons, nous autres jeunes femmes, n’avoir jamais été vêtues d’autre manière, nos grand’mères, même affublées de la sorte, sentent encore d’une lieue leur Trianon et leur coiffure à la Belle-Poule. Un de mes admirateurs, le Comte de X…, me disait avant-hier à l’Opéra que nos manches nous font une paire d’ailes, notre corset une taille d’abeille, et que nos petits ,pieds chaussés de cothurnes plats semblent frapper, sous la clochette de la jupe, un tocsin bien inquiétant Pour en revenir à nos demeures, n’écoutez pas ces méchants rimailleurs qui grommellent : On immovise une maison, En quinze jours elle est bâtie, Mais à peine est-elle bâtie, Qu’on se met ù la réparer. Si vous voyiez la profusion de papiers criards, de tôles vernissées, de fleurs en BOUDOIR I.A DUCHESSE métal, si vous voyiez les verrières tamiser la lumière dans les vestibules dallés en rosaces de cathédrale, tout cela n’est rien quand on le compare au luxe de nos salons féminins. Que de bibelots ! Que de bric -à broc I Grâce à la Mésangère nous pouvons acquérir mille objets de formes inaccoutumées, et, ce qui nie plaît, tout-différents de ce qu’on a pu voir jusqu’à la Restauration. Fini le style grec. Nous voici retournés à l’ogive, dont la passion esthétique est, autorisée par notre Très Saint-Père. Vive donc le moyen âge et son flamboiement allègre. Du moyen âge, il nous en faut jusque dans le desin de nos lits, de nos fauteuils.