-441fflallaijejfie – … Si vous étudiez l’histoire d’un pays sur cent ans, les faits révélés vous y indiqueront les processus en cours — processus constructif et destructif — et leur connaissance vous permettra d’apprendre de quelle manière utiliser la terre, comment organiser son dé-veloppement, où localiser les constructions, les routes et l’agriculture. Il n’est pas essentiel de se conformer aux processus en cours, mais au moins, si vous choisissez de les contrarier, vous êtes mieux placé pour évaluer les conséquences et les frais. DICK REYNOLDS, GEOLOGUE. Dès le début des études, le principal objec-tif fut de préserver ce qui était écologique-ment valable et cela autant que de rendre le terrain plus habitable sans en détruire les beautés naturelles. LAWRENCE HALPRIN, ARCHITECTE PAYSAGISTE. La définition de l’écologie donnée dans la « Columbia Encyclopédie » est la suivante : Ecologie »: étude scientifique des plan-tes et des animaux dans leur environnement naturel. » L’écologie concerne des problè-mes tels que l’adaptation anatomique et physiologique des êtres vivants aux condi-tions de l’environnement (par exemple, le taux d’humidité, la lumière, la température, le vent et la nature du sol), les relations entre les communautés de plantes et d’ani-maux ainsi que leur évolution. Il fut décidé de créer une grande variété de sites résidentiels d’intérêts et d’accès très différents pouvant se situer dans les collines boisées, dans les champs, le long des haies et autour des accidents de ter-rain ; le maximum de terrain demeurant des espaces libres protégés par des restrictions soigneusement établies. LAWRENCE HALPRIN. 100 LE TEXTE SUIVANT CONCERNE LES PROBLEMES QUI SE SONT POSES AU COURS DES ETUDES POURSUIVIES PAR L. HALPRIN EN VUE DE L’ETABLIS-SEMENT DU PLAN-MASSE. Le Sea Ranch est un projet de la Société « Oceanic Properties Inc. » concernant la construction de résidences secondaires sur une portion pittoresque de la côte californienne, à 160 km au nord de San Francisco. L’ensemble du projet est sous la responsabilité directe d’Alfred Boeke, vice-président de cette société, directeur d’études et architecte. L’implantation et la coordination générale sont assurées par Lawrence Halprin et ses associés. Site : 2 000 hectares s’étendant sur 3 km au-dessus de Stewart’s Point jusqu’à Gualala River. Terrain : à l’origine recouvert de forêts de séquoïas et de sapins jusqu’à la plaine côtière, mais en 1890 tout e été déboisé jusqu’au sommet des collines qui dominent la mer. Les hauteurs sont mainte-nant recouvertes d’une seconde plantation qui date de soixante ans et qui alimente la scierie de Gualala. Le terrain qui va du sommet de la colline à la mer a beaucoup servi de pâture aux troupeaux de moutons pendant les cinquante dernières années, au point d’avoir fait dispâ-raïtre une partie de la végétation et favorisé le phénomène d’érosion marine. Des rangées de cyprès de Monterey ont été plantées perpen-diculairement aux lames pour servir de brise-vent. La faille due au tremblement de terre de San Adreas est située à l’est, dans la première vallée qui fait suite à la limite orientale du ranch. Gualala River coule dans cette faille. Le climat du ranch est un microclimat tempéré et, de ce fait, le brouillard y est moins dense que dans n’importe quelle localité de la côte nord. Par contre, le vent y est plus fréquent et sa vitesse est plus grande. Il suit généralement la ligne de la côte. Les aspects les plus caractéristiques du site étaient donc les haies de cyprès, les champs, la forêt, un fort vent du nord-ouest et une température relativement fraîche. IMPLANTATION. Étant donné la nécessité de conserver la qualité du site et de se défendre contre les éléments, il n’y avait que deux ou trois empla-cements possibles pour l’implantation du projet : dans les bois, dans les creux des collines, ou le long des haies de cyprès. Néanmoins, en prenant en considération les facteurs climatiques, le soleil, le vert et la topographie, l’architecture pouvait être façonnée pour fournir sa propre protection sur les secteurs du site plus exposés; les études de l’équipe de Halprin ont contribué beaucoup au choix des empla-cements des immeubles et des maisons. LE PLAN-MASSE. L’aménagement commence à l’extrémité sud de la propriété, où la route s’approche de la côte et où la situation est plus spectaculaire. La variété de la topographie permet le développement simultané des différentes catégories d’habitations et d’installations. Un terrain plus sauvage, vers le sud, convient aux lots destinés à la construction de maisons plus spacieuses. A côté, les champs ouverts, donnant des vues plus étendues, sont excellents pour l’implantation de blocs serrés, vendus en copropriété, se protégeant entre eux. Un restaurant et un hôtel, permettant d’accueillir des acheteurs éventuels, peuvent être construits tout près, et les habitations situées sur le plateau do minent l’une des plus belles plages de la propriété. Au-dessus, dans la forêt, pourraient s’implanter des habitations, près d’une clairière où est situé l’aéroport ; un golf sera installé à l’extrémité nord du premier secteur. Les prairies entre les haies, et les pentes au-dessous de la forêt, doivent rester dégagées et relativement libres de construction. Du point de vue des valeurs immobilières à long terme, il n’est pas souhaitable d’étendre ce développement le long de la côte, en-vahissant le front de mer. Plutôt que de suivre la côte parallèlement, les haies fournissent une épine dorsale pour une implantation perpen-diculaire, là, les habitations pouvaient être plus ou moins intégrées dans le cadre naturel. La tendance à débuter la construction sur la terrasse basse reflète néanmoins un vestige de l’habitude du promo-teur d’exploiter rapidement le front de mer. Les architectes ont pris soin de ne pas déparer les pentes dénudées des collines basses avec des habitations et des routes sévères. Mais l’étendue boisée, qui se trouve au-dessus, n’a pas été prise au sérieux dans les phases ini-tiales du développement. Cependant, il s’avère que ceci aurait pu être un endroit idéal pour débuter : une construction à haute densité pouvait y être implantée, inaperçue, dans les bois, où elle serait pro-tégée des éléments; la terrasse exposée ayant été préservée dans son état naturel, pour offrir de vastes horizons. Probablement, la propriété forestière n’a pas le même attrait que des lots sur mer, pourtant les lots forestiers se scnt vendus remarquablement bien. Ils offrent une intimité améliorée, et quelques-uns possèdent des échap-pées de vues à vous couper le souffle, bien supérieures à celles des squatters des plages. Ayant reconnu assez tardivement l’intérêt présenté par un déve-loppement rapide de la propriété forestière, la société ∎)céorlic ê décidé d’implanter le deuxième domaine en copropriété dans les buis plutôt que sur la terrasse surplombant la mer.