FIND ART DOCi U. S. A. oy Edward Larsen Hall. niversité d’Harvard. audill, Rcwlett, Scott, rchitectes. koto Robert Damera. Cette étude ne prétend pas donner une image de l’environnement américain, ni même en rassembler toutes les oeuvres significatives. Son objectif plus limité, plus précis, est de présenter quelques exemples semblant aujourd’hui se situer aux points les plus « chauds » de l’actualité. En architecture, les quatre thèmes choisis se caractérisent par un certain décalage vis-à-vis de l’image « supermodernisée » par laquelle on représente habituellement les Etats-Unis : fusées. ordinateurs, autoroutes, gadgets, gratte-ciel. LOUIS KAHN, INSTITUT SALK. Sans aucun doute, Kahn est l’architecte dont la valeur est la moins contestée, son audience est énorme, on retrouve sans cesse les marques de son influence. Chacune de ses oeuvres est un événe-ment. Comme les laboratoires de Philadelphie, l’Institut Salk est une véritable démonstration de ses conceptions. La lecture de ce bâtiment est particulièrement claire car ses différents composants sont expri-més, hiérarchisés, avec le maximum de simplicité et de puissance. Paradoxalement, sa massivité correspond à une recherche de souplesse et de maniabilité d’emploi. En fait comme toujours chez Kahn, c’est « l’ordre » du mouvement qui est affirmé. Ici ce mouvement est essentiellement celui de la modification nécessaire et constante des organes méca-niques « servants ». Ces derniers sont tous contenus dans des enveloppes qui forment les structures du bâtiment et qui entourent les espaces « servis » entièrement libres des laboratoires. CENTRE D’ETUDES TECHNOLOGIQUES DE L’UNIVERSITE DU COLORADO. Cette réalisation est l’exemple le plus spectaculaire d’une tendance en plein développement. Elle offre sans doute la troisième image de la culture architecturale moderne américaine. Après le volume simple et impeccable du gratte-ciel, après les masses composées et ordonnées, aboutissements de jeux expressifs de blocs opaques, se définit une nouvelle silhouette plus com-plexe, plus improvisée, qui tire son expression et son caractère non seulement des fonctions mais bien plus encore des lieux. EXEMPLES RECENTS D’HABITATIONS INDIVIDUELLES. Au premier abord, ces exemples semblent se placer dans un monde différent de celui des deux réalisations précédentes, véritables « monuments historiques », on y retrouve pourtant les même préoccupations, le même esprit. C’est en tant que baromètre des orientations, des tendances et des modes que ce panorama prend tout son intérêt. J. ESHERICK ET C.W. MOORE. L’importance de ces deux architectes et de leurs idées ne cessent de grandir. Bousculant les règles, refusant les schémas, réclamant l’approfondissement et l’élargissement des recherches, ils reposent les problèmes fondamentaux d’une manière simple et réelle. Leur réalisation du sea Ranch est sûrement l’une des oeuvres les plus marquantes réalisées aux Etats-Unis ces dernières années. Pour la peinture et la sculpture, les quatre thèmes choisis participent plus directement à l’imagerie moderne, bien qu’en fait elles en soient un reflet truqué. POP-ART. Le Pop-Art est sans aucun doute le mouvement artistique américain qui a obtenu la plus large diffusion. Sa vulgarisation actuelle lui garde une place prépondérante dans l’actualité. Les oeuvres présentées ici en sont les « classiques »: Lichtenstein, Segal, Oldenburg, Warhol, Wessel-mann, Rosenquist en restent les « maîtres ». HAPPENINGS. Lié étroitement au Pop-Art, truquage de l’image, le happening est falsification de l’action. Comme certains architectes, leurs auteurs refusent le caractère fini et figé de l’objet, affirment la place prépondérante du déroulement continu et improvisé de la création et de la vie. PRIMARY STRUCTURES. Cette tendance dont l’importance a été mise en évidence par l’exposition du Jewish Museum est particulièrement spectaculaire. On y retrouve les mêmes préoccupations que dans presque tous les autres mouvements artistiques américains actuels, en particulier le refus de se laisser enfermer dans l’objet, la culture et le pittoresque. Ces oeuvres démontrent avant tout la force et la puissance des formes sur l’espace. L’intensité de leur présence le modifie et recrée autour et entre elles de nou-veaux lieux. C’est remettre le rôle de la sculpture au niveau le plus élémentaire. SYSTEMIC PAINTING. Présenté par L. Alloway au Musée Guggenheim, ces oeuvres sont l’aboutissement de recherches devenues presques traditionnelles en Amérique. Non sans rapport avec les « primary structures », leur présence perturbe une surface; découpes et fragmentations de la toile amplifient l’action des for-mes peintes. Ces « extraits », ces « informations », ces « documents » rassemblés et présentés sans le guide d’un thème général préconçu, semblent cependant refléter les principales préoccupations des architectes et artistes américains. Au centre de celles-ci se retrouvent toujours le même besoin de remise en question des atti-tudes de l’homme envers la culture, l’histoire, la réalité et le souci constant d’en découvrir de nouvel les. Mais aujourd’hui, c’est au nom d’une « réalité brute » acceptée telle quelle est et non d’une culture ou d’une technologie qu’ils agissent. « Nous n’avons pas fait le monde dans lequel nous sommes entrés, et pourtant nous devons savoir louvoyer en un ballet narquois de défi avec les résidus des générations précédentes. » « Si l’on veut élaborer des schémas valables pour l’existence actuelle, il sera indispensable de se réconcilier avec le monde « tel qu’on l’a trouvé » c’est-à-dire avec ces « milieux, situations, lieux » en poursuivant toutefois un examen critique, implacable et imaginatif des concepts adoptés jadis dans la conformation d’un tel monde. » D. Lyndon. Patrice GOULET et Pierre LACOMBE. Ce numéro n’aurait pu être conçu sans la connaissance des revues suivantes : Pour l’architecture : « PROGRESSIVE ARCHITECTURE » et « PERSPECTA » (doit être aussi signalé le catalogue de l’exoosition « 40 under 40 » organisée par The Architectural Leage of New York, le numéro de juillet 1966 de House Beautiful) et l’excellente étude de D. Lyndon publiée dans le numéro 281 de Casabella. Pour l’art : ARTFORUM et ART IN AMERICA. Les autres publications sont citées dans le numéro.