Wesselmann. C E C o C w C ofO Tu’ à• -, a) Z E 0 Chryssa. « The gates to times square ik Viner. « Untitled Photos R. Burckhardt, F. Boesch, H. Harrison, Lettre de New York. Si le « Chemin de Croix » de Barnett Newman au Guggenheim Museum, par le titre même de l’exposition le rendit la proie de ses détracteurs, cette oeuvre s’impose néanmoins par sa convic-tion comme un des témoignages les plus ambigus de l’avant-garde américaine des années quarante. L’évolution de celle-ci vient d’être présentée aux côtés des aînés européens au recensement des « 7 décades d’art moderne » dont dix galeries se partagèrent les périodes, expositions au profit d’une oeuvre culturelle importante, 57° rue chez Knoedler, Pierre Matisse, Emmerich, Odyssia et Madison avenue, chez Rosenberg, Saidenberg, Perls, Shaw, Hahn, Cordier et Ekstrom. L’oeuvre de Barnett Newman se situe, elle, entre le sub-jectif de l’abstraction lyrique et le « hard edge » du purisme en maintenant une économie de moyens qui dans l’oeuvre réussie permet d’attein dre l’essence de l’espace sans chute dans le vide. Il est allé jusqu’au bout d’une expérience sensible qui semble devoir servir de préface im-prévue à la préhension concrète de cet espace par des constructeurs qui l’animent de formes en trois dimensions où l’on trouve à la fois les vibrations rétiniennes de l’ « Op » et le goût de l’absurde du « Pop ». Excellent exemple de cette tendance, Tom Doyle, 37 ans, un des aînés du groupe des « Structures Premières » exposées au Jewish Museum, qui remplit chacune des deux vastes salles de la Dwan Gallery (Los Angeles et 57′ rue) avec une de ses deux sculptures. L’une s’étale comme un toboggan laqué de couleurs claires et séduisantes en sorte que nos sens soient sollicités sur un même plan, la main comme Son credo s’exprime à peu près en ces termes : « l’expressionnisme abstrait requerrait notre participation par sa nudité même… je veux m’ap-procher du réel afin d’agir sur l’espace par la suggestion du mouvement qui soit non seulement parcours de mais un volume… soit un engagement de tous nos sens vers une préhen-sion de l’espace… ». Il s’agit en somme d’archi tecture non fonctionnelle. A l’exposition organisée par le conservateur Kynaston McShine au Jewish Museum, Doyle présente, comme ses contemporains anglais et américains, des structures élémentaires. Les « Primary Structures • portent la marque d’un artisanat d’autant plus impersonnel que la main de l’artiste est d’habitude remplacée, en suivant ses épures, par les raffinements de la technique industrielle moderne. Ici la couleur se trouve projetée dans l’espace par l’entremise des formes, même si la couleur de la matière pure n’a pas besoin pour agir d’être couverte de laque. Telles sont celles de la « Cage « d’acier nickelé de Walter de Maria et le « JFK » au doigt vengeur de Forakis. « A travers » de Phillip King joue plus sur les espaces interstitiels, et « Tranxiana de Grosvenor forme un angle qui va pointant vers le sol d’un coin du plafond à l’autre dési-rant une construction qui comble le vide entre ciel et terre, plafond et sol. Par ailleurs « Haie d’Arc-en-Ciel » de Judy Gerovitz, californienne de 27 ans, cultive les relations de l’objet en série, du volume simple où se module la laque. Laque également ia « peau » des vastes cylindres volu-mes de Tim Scott, l’Anglais, aux couleurs de nursery. Là se serait défait un jouet géant. Notons que les jeunes de cette tendance furent révélés à l’opinion, pour la plupart, par les galeries Park place Place du bas de la ville, R. Elkon, Kornblee, Feigen, Betty Parsons et Pace. Pace, en effet, se spécialisa dans l’avant-garde « Op « et « Pop dès son arrivée à New York, et son activité est de plus en plus appréciée des collectionneurs. Signalons les expositions Nevelson et Chryssa. On sait que Chryssa fut toujours hypnotisée par la qualité de simplicité éloquente et dynamique de Time Square. Elle lui emprunta son signe de néon et des exercices sur les structures : lettres ou éprouvettes géantes, s’établissent désormais avec un rythme qui lui est propre et est bien éloigné de son Parthénon natal, sinon par la vibration lumineuse qui se reflète des pierres chauffées au soleil. Chez Pace, également la dernière exposition de Nevelson, nous présente des structures où cir-cule l’air ambiant d’un paysage à la manière des grilles armoriées d’antan. L’invitation au vernis-sage suggérait Versailles. Les altières construc-tions tubulaires de Nevelson où la laque noire recouvre l’aluminium, nous ouvre maintenant des horizons où s’encadrent des détails de parc. Tout G. Lambert, G. Berengo-Gardin, Canzio, G. Sinigaglia, se passe comme si ces structures, lasses de la protection des sanctuaires, s’étaient engagées d’elles-mêmes dans les parcs pour participer au spectacle de la nature domestiquée par l’homme, séparant des espaces pour les inclurent. Cette promenade en plein air, elle le doit à l’épure elle aussi, aux techniques industrielles pour lesquelles « je n’aurais pas été prête plus tôt… Pour fran-chir la vingtième marche, il faut avoir gravi les dix-neuf autres. » On trouve ici une prolifération de conquêtes de tous les espaces, extérieurs comme intérieurs. Chez Martha Jackson, la rétrospective Kiesler. lI s’agit de sculptures dont certaines furent termi-nées peu de temps avant la mort de l’architecte et souligne la diversité d’un esprit toujours friand d’aventure, et d’aventure où l’homme, ses rêves comme son humour ne sont jamais absents. Pay-sage lunaire comme ceux acquis par la Collection Lipman ou le Musée d’Art Moderne, témoignant de prescience d’autres mondes avec le désir d’en pénétrer les secrets par le toucher, l’expérience du vécu. D’ailleurs le romantisme n’a pas perdu ses droits. C’est après de nombreuses années que Nakian, que l’on pouvait voir régulièrement chez Charles Egan, reçoit du Museum of Modern Art une rétrospective où le bronze qui pourrait être la terre s’anime à la manière d’Adam tait de limon, en des formes puissantes, et semble-t-il agissantes. Exposition voisine, /es Turner délicats qui firent courir tout New York et ses environs. C’est là encore que se trouvera la grande rétrospec-tive Matisse qui se termine maintenant à Boston. Non, la peinture n’a pas vendu ses droits à la poésie des trois dimensions, comme en témoigne le succès que reçurent les expositions d’Israël chez Cordier et Ekstrom, des compositions hard edge de Haupt chez East Hampton, les « Bannières Solitaires » de Jennett Lam à G.C.M. Ces dernières variations sur le thème de la chaise striée dans l’espace participent de plus en plus à la solitude éloquente des énigmes de Chirico. Enfin si l’exposition Chini chez Albert Loeb s’adresse à l’intérêt des collectionneurs pour la sculpture classique du type More-Arp, Chini est loin de se laisser devancer par les ismes du jour. Notons cependant que les foules qui se pressèrent chez Janis pour l’exposition Marisol, « the Party » allaient au spectacle. Chaque per-sonnage de sa « party » porte comme toujours ses traits, dans des situations variées zef l’obser-vation sensible l’apparente à Tati, mais Marisol mêle humour et narcissisme dans son cocktail de bois. Colette ROBERTS. Lausanne. Exposition des Galeries Pilotes. Les seize galeries présentées par René Berger, au deuxième salon des galeries pilotes de Lau sanne, pourraient se diviser en deux grandes familles : d’un côté celles qui s’attachent à défen-dre un art national, de l’autre celles qui affirment une vocation internationale et qui réunissent des artistes venant d’horizons divers. On note égale-ment chez certaines la fidélité à une tendance précise (comme chez Arnaud ou à la Dilexi Galle-ry de San Francisco), ou, au contraire, chez d’autres, la recherche éclectique. La Galerie Nâchst St Stephan de Vienne, dominée par Hun-dertwasser, sacrifie à un expressionnisme violent, viscéral. La Galerie d’Art Contemporain de Za-greb fait une grande place aux tendances cons-tructives. On y trouve des oeuvres de Petlevski, aux tonalités sombres, aux glacis dramatiques, que l’on peut rapprocher, en esprit comme en techni-que, de certaines toiles présentées par la Galerie Art Centrum de Prague. Là aussi Medek, Krivos, Jiri John travaillent dans un registre grave, en faisant ressurgir des signes ou des formes fragiles. Le graphisme de Kotik cherche une synthèse entre des modes plastiques différents. Preclik apparaît comme un sculpteur original, façonnant le bois en formes imaginaires. On a remarqué l’absence, parmi les invités, de galeries anglaises, qui auraient pu illustrer les tendances nouvelles qui triomphent actuellement à Londres. Cette lacune a été en partie comblée par la Dilexi Gallery de San Francisco, qui pré-sente toute une série de sculptures syncopées, dont les rythmes brusques, les coloris violents, les matériaux nouveaux apportent u ment moderniste à côté de toit découpées. De son côté, Betty Par ment des toiles au profil net, a lentes, mêlées à des recherches ge espaces métaphysiques de Reinhar H. Hammarskiold.