Julio Le Nicola Carrino. « Espace structuré ». d Soto. « Modulation ». Schneider. « Composition ». Photos Giacomelli, R. Burckhardt. LA 33e BIENNALE DE VENISE La Biennale de Venise, la plus considérable avec la Documenta de Kassel, des manifestations internationales en Europe, pourrait aider à faire le point de l’évolution des diverses tendances de l’art dans le monde, si tout l’intérêt des organi-sateurs ne se concentrait sur le palmarès des prix à répartir. Les commissaires responsables des sélections nationales se laissent prendre au piège du prestige des prix à décrocher, des inté-rêts commerciaux se greffent sur les paris, les artistes eux-mêmes finissent par faire de ces prix une question d’amour-propre. Les articles sur la Biennale ressemblent désormais à la page du turf au soir du Sweepstake ; quant au public, une fois tiré le feu d’artifice et envolés les conspira-teurs, il se réduit à un nombre de visiteurs fort clairsemés. On a un peu vite dit que la peinture était morte cet été à Venise. Il y a quatre ans, on avait annoncé de même la disparition définitive de l’art abstrait. Or, en parcourant les pavillons de la Biennale, on s’aperçoit qu’elle ne manque pas de peintures, et qu’en outre, la non-figuration égale en importance la nouvelle figuration. Je prendrai pour exemple la sélection britannique, qui nous propose les peintures récentes de Ber-nard et Harold Cohen, celles du constructiviste nouvelle manière Robyn Denny, les sculptures spatiales strictement concrètes d’Anthony Caro, mais surtout les peintures-reliefs de Richard Smith. Cet artiste me paraît apporter du neuf par ses concepts d’un art autre qui ne soit plus la peinture bidimensionnelle ni exactement la sculp-ture. Le fait que l’un des deux grands prix de peinture ait été attribué à Le Parc montre l’em-barras du jury en présence de formes d’art qui ne correspondent plus aux catégories tradition-nelles. Si l’on voulait s’en tenir plus strictement à la peinture tout en soulignant l’une des ten-dances marquantes actuellement, l’aménagement plastique d’un espace déterminé, il fallait penser à Fahlstrom, qui a créé pour le pavillon de Suède un monde merveilleux. Chez les Italiens, l’environnement blanc de Fontana a éclipsé injus-tement l’environnement remarquable conçu par le peintre Scanavino. Ce sont les Français qui ont attaqué le plus violemment la sélection française, déversant leur bile sur Schneider qui en a vu d’autres et s’en remettra ! La participation d’Etienne Martin a été couronnée par le Grand Prix de Sculpture, partagé avec Robert Jacobsen, Danois de Paris, à la satisfaction générale. Etant donné l’exiguïté de notre pavillon démodé, il fallait se méfier d’une sélection de peinture dont les contrastes trop heurtés ne profitaient à personne. Entre Schneider et Martial Raysse il existe une génération de pein-tres intermédiaires qui sont les éternels oubliés de toutes les manifestations françaises. Et pourquoi Brauner, la même année que Max Ernst ! La sé-lection d’un pavillon de Biennale ne peut pas être un microsalon. D’autres pays tombent dans le même travers que la France ; cette année, c’est le cas de la Belgique et même des Etats-Unis. Les sculptures précises et précieuses de Günter Haese (Allemagne) ont rallié tous les suffrages. Voici un « objecteur » dont on reparlera. Dans l’ensemble, cette Biennale donnait l’impression d’un temps d’arrêt dans la course aux nouvelles tendances, comme si l’art, après avoir brûlé les étapes, s’essoufflait un peu. Simone FRIGER IO. Venise en beauté. Si l’on voulait parler de Venise et des ren-contres qu’elle favorise, il faudrait sortir du sujet. Mais, le vif du sujet, cette année, se trouve particulièrement intéressant. Dans l’ensemble d’abord, jusques et y compris les décisions du jury qui sont toujours justifiées par quelque côté, mais aussi en particulier. Il arrive, en effet, qu’on ait quelque chose à répondre à la question : Qu’y avait-il de frappant ? Oui, il y avait à la Biennale de 1966 un ensemble exceptionnel que l’on pouvait voir au pavillon du Venezuela. La salle consacrée à Jésus Raphaël Soto montrait l’art en état de grâce. On a rarement, à l’heure Gunte HriE e vase de Pandore Gunter Ferdinand Ris « Torse Robert Jacobsen. « Esbjerg ». 411111mmoillnelle Etienne Martin. « Booz