Face aux problèmes de la réalité, face aux réponses que demande l’actualité, l’architecte doit adopter une attitude d’action qui lui est dictée par ses réactions personnelles, un en-gagement déterminé par son caractère, sa conception de la vie, sa position par rapport aux hommes. Plongé dans un climat défavorable à l’exer-cice de son art, placé dans les circonstances le plus préjudiciables à son effort vers l’ar-chitecture, il est obligatoirement confronté à la fois à un code moral et à une ligne d’action. S’il est autonome et ne reçoit de mot d’ordre d’aucune organisation morale supérieure à l’in-dividu, il ne peut que se tracer une limite au-dessous de laquelle il ne doit pas descendre. Cette ligne d’arrêt à la dégradation est d’ap-préciation essentiellement personnelle, affaire de conscience. Nous nous garderons d’en parler. La détermination d’une ligne d’action conti-nue est beaucoup plus intéressante à analy-ser, car elle engage l’architecture même. Elle réunit en quelque sorte comme une épine dorsale les travaux de l’architecte, leur im-plique une cohérence, une signification, une efficacité. Deux méthodes de propositions de travaux sont envisageables. Ou l’architecte suscite un travail dont il a trouvé le contexte, mis au point le programme et inventé le genre. Il ne lui reste plus qu’à convaincre et intéresser un intermédiaire constructeur (Etat, centre de recherche, finan-cier, etc.). Ou bien l’architecte reçoit un « travail de commande » proposé par un organisme qui en a déterminé de l’extérieur les conditions d’application. Cette commande oscille de l’objet à la ville, en passant par les deux points les plus communément rencontrés l’habitation individuelle et l’immeuble collectif. Malgré le très grand nombre d’habitations individuelles, domicile secondaire (résidence d’été, d’hiver ou de campagne) ou domicile principal, qui se construisent chaque année en France, il faut considérer l’habitation indi-viduelle comme une survivance, c’est-à-dire un élément inintégrable à l’urbanisme pré-sent. Sauf en de rares régions très résiden-tielles où l’importance des moyens des pro-priétaires permet de construire sur des lots de terrains supérieurs à 10 000 m’, et en ad-mettant que, de ce fait, on tient une région en bon entretien et que l’on constitue pour le futur d’excellentes réserves végétales en re-groupant les espaces libres, la réalisation d’habitations individuelles est à déconseiller formellement. L’appauvrissement en espace du pays doit faire refuser même l’habitat indi-viduel groupé, notamment dans la proximité des grandes agglomérations. Aussi ne peut-on considérer l’étude d’une maison que comme un test de laboratoire. Une recherche parti-culière sur une structure architecturale, sur un thème plastique, qui peut d’ailleurs se développer sur plusieurs exemples successifs. C. Parent 1. Station-service à La Celle-St-Cloud, 1959 Habitation à Domont, 1957 Meudon, 1961 Versailles, 1965 2 Immeubles à Paris Avenue du Maine, 1961 Rue Michelis, 1964 Rue de Ponthieu (projet) 1962