LES EXPOSITIONS EN PROVINCE ET A L’ÉTRANGER Jr lin Wesley Dream o! Unicorns. Tom Wesselmann. Cut out Nude. • Lettre de Londres. Le propos de cette lettre sera de montrer quelques-unes des oeuvres récemment exposées à Londres. les artistes représentés ne seront pas nécessairement ceux qui ont une réputation internationale, et les expositions ne visent pas à être les plus importantes. Le but est plutôt de montrer des peintures, des sculptures, des objets et des idées dignes d’intérêt, qu’on peut ne pas voir reproduits ailleurs, et qui méritent d’être remarqués. Six Eléments par Brian Wall, qui pendant plusieurs années a fait des constructions géométriques en acier (Grosvenor Gallery). Ces oeuvres sont géné•alement peintes en noir mat et pourraient être décrites comme des sculptures destinées eu sol et faites pour être regardées d’en haut. Deux peintures de Katherine Lebens et Helen Smith, étudiantes au Collège d’Art de Coventry, tirées d’une exposition « Through Drawing » à l’ICA. La méthode d’ensei-gnement illustrée dans cette exposition est basée sur la proposition que le dessin est le germe dont l’action est le plus utile, par conséquent la première année est consacrée presque entièrement au dessin. Ensuite, les idées sont explorées au moyen de la peinture, de la gravure, et des structures tridimensionnelles. Un Nu Découpé par Tom Wesselmann (empreinte d’une image), et Réve d’Unicornes, par John Wesley, ayant figuré à une exposition de gravures Pop, parrainée par la Sté Personna (lames de rasoir). Les autres artistes étaient Lichtenstein, Dine, Mel Ramos, Andy Warhol et Allen Jones. C’était la première exposition de gravures Pop en Angleterre, elle s’est tenue à l’Ecole d’Art de Chelsea à Londres avant de faire le tour de la Grande-Bretagne. Une peinture de Wojciech Fangor (Grabowski Gallery), qui limite ses thèmes à des cercles ou des rectangles qui se dissolvent dans la couleur. Utilisant la forme comme un véhicule pour une transformation chromatique graduée, ces peintures paraissent à la fois insubstantielles et puissantes. Œuvres de trois artistes (Eric Brown, Norman Toyton et John Walker), à l’exposition Essais dans le Narratif, à la Zwemmer Gallery. Il s’est développé ici l’idée que l’art narratif n’a pas besoin de se limiter à des peintures qui soient évidemment figuratives, mais que les éléments de la narration peuvent aussi bien provenir de sources litté-raires, ou même être le résultat du développement défini de certaines formes, qui représentent une histoire à travers la toile ou une série de toiles, dite dans un langage abstrait. Le « Salé » d’Adrien Heath faisait partie de son exposition à la Redfern Gallery. Heath fond le lyrique avec l’expressionnisme, et la plupart de ses toiles combinent des formes linéaires avec des zones de couleur brossées au pinceau — effigies assez énigmatiques qui se tiennent à part des courants actuels de l’art britannique. Les sculptures de William Tucker (Rowan Gallery) sont réalisées en plastique et se caractérisent par deux qualités qui vont rarement ensemble : la monumentalité et la légèreté. Ces sculptures, dans leur forme et leur couleur, comportent des séquences progressives dans lesquelles un seul élément subit un procédé de changement soit dans son emplacement ou sa couleur. Jasia Reichardt. Brian Wall. Six éléments. Tucker. Thèbes. • Dix ans d’art vivant (1945-1955). Fondation Maeght. La Fondation Maeght à Saint-Pau!-de-Vence, a compris la nécessité de ne pas limiter son activité à l’unique présentation des artistes de la Galerie Maeght de Paris. Sous le titre « Dix ans d’art vivant » une exposition vient de se tenir, avec une large ouverture sur les principaux peintres de cette période (1945-1955). Par contre, la sculpture semble avoir été considérée comme un art quelque peu négligeable, sauf deux artistes bien représentés : Giacometti et Calder (les sculpteurs habituels de la Galerie). On voit des oeuvres peu convaincantes de Arp, d’Henry Moore, d’Henri Laurens, ainsi qu’un relief de Hajdu. Tout cela ne constitue pas un aperçu bien sérieux du mouvement sculptural de l’époque, même si l’on veut bien tenir compte de deux oeuvres discutables de Germaine Richier présentées dans le parc. En ce qui concerne la peinture, on peut noter parmi les oeuvres sélectionnées, quelques beaux de Staël, un Matta bien significatif, un Rouault assez remarquable, un Poliakoff de qualité. Mais, dans l’ensemble, ces oeuvres ne donnent pas le meilleur d’une période importante de l’art contemporain. Il nous reste à souhaiter qu’en 1967, la Fondation Maeght présente avec plus d’objectivité et de qualité, l’activité artistique de la décennie suivante. • CRITIQUE DES CRITIQUES. Notre Revue a toujours ouvert ses colonnes aux lecteurs qui désirent exprimer leur opinion, soit à propos d’articles publiés. soit pour attirer notre attention sur des ques-tions qui les intéressent. Nous recevons d’un lecteur, M. Henri Segal, /es remarques suivantes : Les aveugles parlent de la couleur. J’ai eu l’occasion de visiter la deuxième Biennale de la Tapisserie à Lausanne (été 1965) ; qu’il ne déplaise à la rédaction d’ « Aujourd’hui » d’ètre en pleine contra-diction avec le critique d’art Denys Chevalier. Celui-ci s’est trouvé en pleine admi-ration devant des oeuvres « d’artistes internationalement connus ». Il ajoutait à ses notes critiques l’éloge du « Vol des Anges » de l’américain M. Adams, élève du flam-boyant décorateur Lurçat, d’un style et d’un goût bien discutables, pour lequel je n’éprouvais qu’une pénible impression. Je parcourais par contre des salles pleines d’un renouveau authentique de l’art de la tapisserie. Cette deuxième Biennale de Lausanne, avec ses 86 artistes de 25 pays, nous confirmait l’effort efficace de recherche d’expression nouvelle, inspirée par des imaginations fortes et une intelligence de réali-sation : Polonais, Hollandais, Yougoslaves et Catalans, parmi tant d’autres ! Pitoyable malentendu dans les jugements du « Critique d’art protessionnel », don-nant cette fois la mesure du danger collectif que présente la grande p.-esse artistique vis-à-vis des lecteurs non initiés mais confiants, face aux puissants imprimés qui contribuent à déformer sa sensibilité personnelle. 112 Henri SEGAL. A E Bergman. N 12. 1955. OSLO • Anna-Eva Bergman. Le Kunstnernes Hus d’Oslo rend un hommage mérité à une artiste norvégienne d’origine, fixée à Paris depuis de nom-breuses années. En exposant des toiles comprises entre 1952 et 1965, les orga-nisateurs de l’exposition donnent un pano-rama logique du développement d’une peinture abstraite d’abord strictement for-melle, et qui a évolué dans une voie poétique à travers des raffinements de matière picturale, (fonds ou grandes formes oniriques dorées ou argentées). La forte personnalité d’Anna-Eva Bergman a résisté aux influences du milieu parisien, et dès maintenant son oeuvre occupe une place à part dans l’histoire de la peinture non-figurative. (Kunstnernes Hus.) S. F. Crociani. Venise. CANNES • Crociani. « Naïf » comme un imagier doué d’un pouvoir occulte, Crociani rend visible le monde coutumier et nous en dit l’émer-veillement avec une science de coloriste et des qualités plastiques propres à un très grand peintre. (Galerie Jacques Ver-rière.) Jacques Lepage. NICE • Viallat. Cherchant sa voie, hésitant entre Paris et New York, Viallat, écorché vif, s’enduit de sel, pour davantage faire grincer la couleur et communier avec la douleur d’ètre au monde. (Galerie A.) J. L. CERET • Impacts. (Barcelone, Nice, Paris). Reprenant une tradition sans esprit rou-tinier, Céret, qui connut une saison d’art fructueuse au début de ce siècle, la re-nouvelle en faisant appel à des artistes jeunes, ardents, volontiers frondeurs. Réunissant des oeuvres venues de Barce-lone, Nice et Paris, son musée présentera cet été: Argimon, Arman, Biras, Bioules, Buraglio, Buren, Chubac, Eppele, Dufour (Dufo), Jardi Gali Camprubi, P.A. Gette, Gilli, Kermanec, Malaval, Miralda, Par-mentier, Jordi Péricot, Prosi, Rouan, Ra-bascall, Salvado, Stotzky, Tissinier, Toroni, Venet, Viallat. Arman a dessiné l’affiche de cette exposition. (Musée de Céret, juillet, août, septembre.) J. L. VENCE • Préclik. Sorti par hasard de son pays, ce Tchè-que de 37 ans montre pour la première fois en Europe occidentale une oeuvre que l’on reverra en 67, au Symposium de Montréal, où il sera le seul représentant des démocraties populaires, le jury inter-national de l’exposition canadienne l’ayant choisi. Les oeuvres qu’il présente à Vence sont sévères, sans flatterie, rigoureusement construites. Elles appellent de grandes fermes. Réduites aux dimensions d’un objet de salon, elles frôlent parfois l’anec-dotique. Mais le tempérament est vigou-reux, et il serait injuste d’ignorer que Préclik, n’ayant pu sortir de grandes piè-ces de son pays, n’expose, à Vence, que des oeuvres exécutées durant son court séjour à la Fondation Karolyï. L’intérêt principal de cette rencontre est de confirmer la communauté de recher-ches des artistes contemporains. Préclik, sculpteur officiel tchèque, est proche par-fois de Neve!son, encore que davantage sculpteur il ne sacrifie rien à la qualite plastique de son oeuvre. (Galerie Alphonse Cnave.) J. L. GALERIE PHILADELPHIE 44, rue de Seine, Paris 8 633-03-44 A. LE NORMAND Œuvres récentes • du 2 au 23 juin GALERIE CAVALERO 103, rue d’Antibes, Cannes 39-88-15 • mai SERGE POLIAKOFF gouaches dyptiques • 28 juin-20 juillet REZVANI peintures récentes Gisiger Stahlplastiken 1962-66 • 13 mai – 9 juin Galerie Palette Seefeldstrasse 69, Zurich GALERIE Claude Bouchonville 51, rue de la Longue-Haie, Bruxelles V – Quartier Louise Peintures Sculptures • ERRATA N » 52 ESPAGNE. p. 11. Concours pour l’Opéra de Madrid. La paternité du projet, pour lequel J.A. Corrales et R.V. Molezun étaient mentionnés comme étant les principaux auteurs, revient en réalité aux cinq archi-tectes et est à partager de façon égale avec J.L. Aranguren, J.M. Garcia de Pare-des, A. de la Sota. p. 23. Concours de l’Euro-Kursaal, San Sebastian. Deuxième prix : le projet attribué à R.L. Gandolfi, J. Lerner, L.A. Ficinski Dunin, L.F. Neto, J.M. Gandolfi, A.A. Abraci: est celui de l’équipe: L.C. Daneri, B. Paczowski, B. Resio, les légendes étant interverties. p. 34-35. Torres Blancas, Madrid. A propos de !a publication des Torres Blancas, l’architecte J. n?niel Fulle,±ndo nous prie de préciser cc.. saL lité de cette oeuvre incon be t ‘ar.h ter.e Saenz de Oiza et à l’ingéniènr Carlos Fernandez Casado, lui-m ie 1 a ont collaboré que de façon t • m i. ire.