.e .,-41. e,.,.., J…»,i,….. ).- 1 ,oé Henri Michaux. Encre de Chine. • Du côté des poètes. Etre deux fois poète, quel privilège : poète des mots et des formes. Sans doute, si les expressions diffèrent, le langage est le même, fondamentalement. On le voit bien en contemplant les oeuvres de Mi-chaux, Ernst, Artaud, exposées au « Point Cardinal ». Leur langage d’écrivain, en effet, se retrouve en ces graphismes, en ces tâches, en ces compositions abstraites, semi-abstraites, ou d’un figuratif aigu. Artaud est bien celui qui « voulait en finir avec le jugement de Dieu ». Michaux est bien celui qui cherche on ne sait quel Dieu à sa mesure, à sa démesure, et qui mènerait à la « Connaissance par les gouffres ». Poètes maudits ? Quel poète ne l’est, en cette société ? R. B. Tulundjian. Relief. 1929. • Arp, Helion, Tutundjian. Regard en arrière sur un moment im-portant et un peu oublié de l’histoire de l’art abstrait dit concret. Hélion vient de fonder avec Van Doesburg, Carlsund et Tutundjian le mouvement Art Concret (1929). Arp vient de participer à la trans-formation de l’Aubette à Strasbourg et exécute alors de nombreux reliefs en bois. D’un esprit apparenté à celui des recher-ches de Kandinsky au Bauhaus, les reliefs et les peintures de Tutundjian nous rap-pellent opportunément que l’art cinétique compte plusieurs précurseurs dans la gé-nération des années 30. Il est temps de le dire. (Galerie Yvon Lambert.) S. F. Piaubert. Espace métaphysique. • Piaubert. Les dernières compositions de Piaubert relèvent sans doute de !a « métaphy-sique de la matière », mais on y retrouve les formes hiératiques qui ont jalonné toute sa démarche. Ici, la cérébralité et le mysticisme de l’inspiration subliment la matière. (Galerie Stadler.) S. F. 111111 11111111111 1111111 111111;;1111;;;;;Illm;;;; Aillaud. Grill:: n72. • Aillaud. La peinture d’Aillaud évite les pièges de l’académisme en posant le problème de l’au-delà pictural : site psychologique, im-manence de la lumière, onirisme d’une réalité animale que l’on croit reconnaître e!.qui nous échappe toujours. Cette expo-sition confirme le talent de ce peintre hors du commun. (Galerie du Dragon.) G. G.-T. • Singier. La peinture de Singier s’inscrit dans cette nouvelle proposition d’un art qui place l’oeil non plus à la frontière de la réalité (comme si le tableau était un écran où vient se projeter ce que l’on a devant soi) mais au coeur des animations de la nature, au coeur du végétal dans sa croissance, du sang dans ses pulsations, de l’eau dans ses frissonnants circuits de conquête. Dans l’accusation commune por-tée sur une certaine peinture que l’on croit non réaliste Singier est particulière-ment (et à tort) visé. Alors qu’il est vrai-ment réaliste. Mais peut-être réduire le monde à quelques souffles n’est-il pas fait pour plaire à certains. Contrairement à des peintres qui traduisent le monde en formes simples, Singier n’use pas de signes pour l’exprimer. Il n’y a donc dans sa peinture aucun symbolisme, simple-ment une décantation des mures, des volumes, pour atteindre au coeur les forces elles-mêmes. Mais cette réalité perçue dans ses circuits les plus vivaces et les plus profonds est aussi une réalité en fête. Il y a chez Singier une allégresse que tempère parfois la mélancolie : c’est la dimension humaine d’une oeuvre autre-ment plutôt concernée par la vie du cosmos. (Galerie de France) L. Bellegarde. Typo gramme pour un homme d’aujourd’hui. • Bellegarde. Bellegarde a voué son oeuvre aux re-cherches chromatiques qu’il pousse jus-que sur des voies extra picturales : le portrait psychologique par la couleur, l’uti-lisation thérapeutique du spectre solaire. Il n’empêche qu’au-delà de ses motiva-tions spiritualistes cette oeuvre demeure une réussite plastique étonnante, une ten-tative exigeante de structuration par la couleur. (Galerie Schoeller.) G. G.-r. Gaïtis. Peinture. • Gaïtis. Gaïtis est le naïf de la narration, qui pose toute l’ambiguïté d’une condition humaine réduite à un jeu de marion-nettes, à une troupe de figurines facé-cieuses. Fraîcheur, humour, simplicité. (Galerie A.) G. G.-T. Klasen. Ce que femme veut. • Klasen. Les « Cruautés » de Klasen nous mon-trent les séquences d’une imagerie bour-rée de symboles, dans une équivoque visuelle totale entre le document et la réalité. La sensualité froide, en pièces détachées, d’un monde qui est le nôtre prend possession de la toile. (Galerie M. Fels.) G. G.-T. Collignon. Pôles aimantés. • Collignon. Cet ancien Cobra travaille dans l’isole-ment ; sa peinture est exempte de tous les tics contagieux de la mode. On y trouve des structures non figuratives orga-nisées avec dynamisme, mais aussi des audaces de couleur qui provoquent jus-qu’à l’insoutenable. Cette véhémence ne manque pas de grandeur. (Galerie du Damier.) S. F. it- 4,1*. )i. ay Voss. Effrayantes fréquentations. • VOSS. L’humour du jeune peintre narratif Jan Voss est aussi éloigné de la naïveté que du pessimisme. Dessinateur né, Voss se risque maintenant à monter ses couleurs, donnant ainsi un relief pictural plus pré-cis à sa petite cosmogonie érotique. (Galerie Mathias Fels.) S. F. Recalcati. Pas très gai. • Recalcati. Ce jeune néo-figuratif relègue au second plan l’intérêt anecdotique de ses compo-sitions. Ses dernières toiles font appa-raître des recherches formelles originales soutenues par des accents chromatiques raffinés. En dépassant les limites de l’anecdote de façon aussi volitive, Recal-cati distance nombre de ses émules. (Galerie André Schoeller Jr.) S. F. Fontana. Concetto spatiale. • Fontana. Fontana, chef de file du mouvement spatialiste créé à Milan en 1948, continue à développer des recherches esthétiques basées sur la quatrième dimension. Ses récents emboîtages sculptés et laqués ajoutent un contrepoint inédit à l’élégance sans effusion de ses peintures perforées monochromes. (Galerie Alexandre lofas.) S. F. • James Pichette. Nous retrouvons avec plus de rigueur encore l’art concerté et concentré de James Pichette, dans sa dernière exposi-tion. Son art, en effet, s’est encore plus dépouillé, exprimant un lyrisme plastique plus large, souligné par les éclatements d’un polychromisme restant dominé par des teintes rouges, violentes, dont la struc-turation crée avec son graphisme sous-jacent et dynamique, une ampleur poé-tique, raffinée et cursive, manifestant un juste équilibre synthétique. Subtil, entre les divers mouvements intégrés de la vie intérieure et de l’univers extérieur, c:ans leur perpétuelle mutation alternée. (Galerie Bénézit.) H. G.-C. Sima. L’orage. 1928. • Sima. Cette exposition rétrospective de Sima nous a permis de voir, à côté d’oeuvres récentes de ce peintre, de précieuses toiles d’avant-guerre venues spécialement de Tchécoslovaquie. Le succès remporté par cette peinture prélude-t-il au retour à un art d’intériorisation et de silence trop souvent absent de nos cimaises ces der-nières années ? (Galerie Le Point Cardinal.) G. G.-T. Malaval. Dessin. • Malaval. Malaval ne se trouve jamais là où on le croit. On le pense onirique, humoriste, surréel. Il se veut précis, réaliste, sérieux. Son projet d’aménagement du parc de Saint-Cloud n’est pas un rêve farfelu, mais une proposition réalisable le fantastique de la forme, le délire du dessin cachent un goût quasi maniaque pour le fonction-nement exact et le détail vrai. (Galerie Yvon Lambert.) G. G.-T. Berthier. Matinée angevine. • Jean Berthier. Ce représentant du « naturalisme ima-ginaire abstrait puisqu’il ré-appréhende la nature au travers d’une écriture abs-traite, démontre dans cette exposition la meilleure expression de sa maturité ; sûrement structurées, équilibrées, avec une belle densité humaine, solides, poé-tiques, ses oeuvres révèlent, par un poly-chromisme dans lequel dominent les jaunes or, les orangés, les verts aux reflets jaune ou bleu, dom les modulations subtiles et les contours déterminent le graphisme, un panthéisme aigü, un ly-risme sensuel, angoissé romantique, noyé dans une atmosphère vibrante et fluide. (Galerie Zunini.) H. G. C. Atila. L’auréole, Byzance.