CAMPI BISENZIO Texte publié d’espoir, d’intimité cu oe solitude désespérée que la re. cherche même m’a révélés et que je crois avoir compris. LA RAISON DE LA FORME ARCHITECTONIQUE. La première bombe atomique sembla devoir repré-senter, en explosant, le dernier acte, la sentence sans appel d’un procès contre un siècle qui, déifiant le posi-tivisme et le rationnalisme, a érigé /es banlieues et les centres urbains avec des cubes de verre et de métal. Maintenant atténuée la peur ponde. euse que l’e;plosion provoqua à ses débuts, il semble qu’on veuille redé-couvrir la raison première et essentielle de la toi me architectonique, qui est l’homme lui-même non suf-foqué par une conception économique et technologique comme fin en soi. Avant l’avènement de cette sentence dramatique, l’ar-chitecture pouvait s’aventurer dans le jeu de précieuses recherches technologiques et décoratives ; après non. Après — c’est-à-dire aujourd’hui — elle ne peut se cacher derrière l’écran de ces habiletés dont pendant longtemps nous pensâmes qu’elles constituaient la substance de l’architecture même. Les longs discours transcendantaux sur la beauté d’un fer ou d’un cristal retentissent encore à nos oreilles. Nous avons vu ensuite l’application de ces fers et de ces tubes à la beauté décadente des constructions à bon marché, habitées par des gens, qui n’ayant pas d’intérêts formels ou technologiques, ne demandent qu’un foyer, un quartier et une ville confortables. par Giovanni Michèlucci. dans « Chiesa e Quartiere ”, Bologne, no 30-31. 1964. LA POSSIBILITE DE RECONQUERIR UNE CERTAINE LIBERTE. Les fers forgés, bientôt rouillés laissent passer le vent, et la pluie rendant l’habitaticn bien plus que triste, inhumaine. De sorte que, l’examen de conscience accom-pli, l’on a invoqué l’équivoque esthétique et le desordre académique (dont nous nous sommes pendant longtemps abreuvés) qui gisaient au fond de ces discours transcen-dantaux. Toute l’architecture « moderne » paraissait, dès cet instant, susceptible de subir un processus de révision, et avec l’architecture toute la critique, qui à travers ces tubes et ces verres n’a jamais cherché aucun visage humain mais seulement un argument quelconque pour démontrer sa propre habileté dialectique. Dès maintenant, le jugement appartient à ceux qui seront les hôtes des maisons, des quartiers et des villes nouvelles, populaires ; et ils feront leur critique eux-mêmes de la façon la plus élémentaire et la plus effi-cace, en acceptant cu en refusant de vivre dans ces constructions, bien ou mal, pendant toute leur vie, Les constructions religieuses n’ont pas été épargnées par /e goût dominant de l’époque : e//es aussi se sont assé-chées dans les complaisances technologiques et dans les sophismes du modernisme. Peu d’exemples modernes cependant, ont prouié la nécessité et la possibilité de reconquérir une liberté qui n’est pas arbitre mais éveil d’une fantaisie qui ne trahit aucunement la fonction et parvient à donner en même temps à l’espace architec-tonique un sens nouveau de participation humaine et de vie intérieure. G. M. Leonardo Savioii et Marco Dezzi-Bardeschi Ces deux figures marquantes de l’Ecole d’architecture de Florence illustrent les propensions tos-canes pour la liberté stylistique et le primat de l’imagination. La façon de travailler de Savioli est, à cet égard, caractéristique il jette sur des lavis ses improvisations formelles, œuvres plastiques auto nomes dans lesquelles s’inscrivent certains rapports, certains rythmes. Cette écriture spontanée nourrit la pensée de l’architecte et lui permet de développer des conceptions structurelles et un des-sin de modénature extrêmement riche et complexe. Chez Dezzi-Bardeschi, la liberté à l’égard des tendances historiques est complète. L’architecte frôle le style art-déco avec une désinvolture cachant une rigueur et un goût remarquables. G. Gassiot-Talabot. 1. 2. Leonardo Ricci. Maquette pour un « espace habitable o. Voir p. 76-76 les études de structures urba;nes réalisées sous sa direction à la Faculté d’Ar-chitecture de Florence 3. M. Dezzi-Bardeschi. Magasin de chaussures à Arezzo. Raffaello Lelli, collaborateur. 4. M. Dezzi-Bardeschi, C. Cresti, B. Cartel. Concours pour le théâtre communal de Cagliari. 5. L. Savioli et D. Santi. Projet d’immeuble pour huit appartements, via Piagentina, Florence. Structures naturelles. Structures soniques. Vittorio Giorgini Genèse du type de recherche. 410 p. 74-75 Quelques vérifications historiques sur le baroque, sur certaines expériences de Gaudi et de Van de Velde, la redécouverte de certains essais d’organisations libres comme ies expériences de Kiesler et de Saarinen. jusqu’à l’Opéra de Sydney, ont réveillé mon intérêt pour ce type de recherche. De plus, un attrait particulier pour les expressions de la nature m’a toujours porté en dehors des « -ismes », des attitudes ou des modes et m’a incité à developper l’étude des formes libres de la nature jusqu’à ce que ie me sois rendu compte que, dans celles-ci, ies moyens dont l’architecture traditionnelle fait usage n’existent pas, car le système de la membrane prévaut presque totalement. J’ai dirigé alors mes recherches sur /es structures à membrane, en essayant de démontrer que celles-ci ont été généralement utilisées en architecture selon une géométrie traditionnelle qui contient les formes, ou bien, dans un sens informel, pour arriver à des formes libres. Il existe, au contraire, une démarche géométrique plus libre à laquelle correspondent des lois statiques aussi précises et .meme plus précises que celles utilisées pour des méthodes traditionnelles avec la différence que ce genre d’expérimentations permet une liberté presque complète. La réalisa. tion de l’intérieur de la galerie « Quadrante » à Florence, en 1959, et mes différentes expériences graphiques et Plastiques de cette époque me servirent de point de départ dans la technique envisagée (grille et ciment), tech-nique qui a entraîné de nombreuses et complexes difficultés. L’accord spontané de ces expériences avec les expériences de la nature m’a convaincu de persévérer dans cette voie. Les formes qui dérivent de ces recherches n’ont pas une intention formelle ; ce sont des formes par lesquelles les structures naturelles se révèlent. La réalisation de cette première construction habitable fut pour moi un énorme enseignement technique. Etant donné, en effet, tes difficultés de calcul et de vérification de ces structures, il est difficile de les déterminer sans une connaissance directe ; mais une première expérience révèle que le système, en multipliant les essais Peut offrir d’infinies possibilités d’expression et de fonction. Je souhaite pouvoir continuer à travailler dans ce sens, aidé aussi par ceux qui éprouvent un intérêt pour ce genre de recherche; je vois en effet la possibilité de faire des études en vue d’une future préfabrication selon ces moyens plus scientifiques et véritablement adaptés à notre deuxième révolution, qui déjà s’appelle planétaire. Car l’actuelle préfabrication se base encore sur des méthodes traditionnelles, très anciennes. Au contraire, en relation avec les nouvelles expériences sur /es phénomènes vibratoires (tous les aspects et toutes les réalités de notre vie se basent sur les phénomènes vibratoires, comme le démontrent les recherches de Hans Jenny), je suis convaincu qu’il appartiendra aux hommes de sciences — d’après des études exécutées par des architectes non plus constructeurs mais sculpteurs — de matérialiser l’espace, sur des grilles magnétiques, justement déterminées par des phénomènes vibratoires, au moyen d’ionisations, ainsi qu’il arrive dans un bain électrolytique, structures semblables adaptables à toutes /es destinations, pour /es nécessités de l’homme de demain. Avec ces expériences, j’entends aussi refuser toute adhésion aux expressions fausses et artificielles, soutenues Par des formalismes et des « culturalismes » vides de signification réelle et nécessaire. V. G. 1-2 3 4