Maquettes préparatoires en plâtre (la dernière de 5 m de haut) et différentes étapes de la construc-tion d’une tour de 25 m à Meudon. Matériaux em-ployés : briques (formant coffrage pour le fût) et béton. Photos Gilles Ehrmann. André BLOC leurs. Il en existe même un, à Duisbourg, qui se consacre exclusivement à la recherche et à l’achat d’oeuvres sculptées contemporaines bien représen-tatives. Ces gestes sont appréciables, ils permet tront de conserver pour l’avenir certains témoigna-ges d’une époque. Malgré l’intérêt que portent à la sculpture quelques centaines de spécialistes, il serait inexact d’affirmer que les sculpteurs ont une véritable place dans le monde actuel. ll m’a semblé que la poésie des formes pourrait peut-être susciter plus de curiosité si elle entrait dans la vie quotidienne sous l’aspect de créations architecturales, répondant à des programmes pré els, mais réalisés néanmoins avec les intentions et les moyens de la sculpture. ll m’a été donné de constater qu’après une pre-mière surprise une telle forme de travail pouvait être compris, tout au moins par une bonne partie du public, sauf dans des cas d’oeuvres très inso lites. J’ai pu constater que de simples ouvriers, ces maçons, prenaient quelque satisfaction à l’éla-boration de constructions n’ayant que peu de rap-port avec celles qui s’édifient couramment. Tandis qu’ils souffrent silencieusement tout au long de leur vie de leur rôle obscur de robot, d’un travail quotidien pénible et fastidieux, ils s’adaptent aisé-ment à la création et peuvent devenir d’excellents collaborateurs actifs et intéressés. Par contre, on peut redouter l’hostilité ou l’indifférence d’une cer-taine bourgeoisie qui se croit cultivée, mais qui s’enferme dans ses habitudes. Quant aux fonction naires responsables, ils ne peuvent admettre faci lement une architecture qui échappe aux norme et aux règlements. De nouveaux aspects architec turaux mettent facilement en méfiance. Peu d’et torts sont faits pour bien comprendre l’imagination des artistes. Les quelques individualités qui s’insurgent contre le corset de fer d’un temps qui se croit à la pointe de la civilisation doivent se contenter de Pratiquer leurs recherches en chambre. On tolère bien quelques expériences, mais on ne souhaite reblanchir les sépulcres mais on ne fait pas pas qu’elles débouchent dans la vie. Il est aisé de confiance aisément aux prophètes des nouveaux temps. Il n’existe aucune indulgence pour celui qui prend des risques et qui se trompe. L’artiste peut-il créer sans jamais commettre d’erreur ? C’est à ce prix que pourront surgir des inventions précieu-ses qui auront tout au moins la force de l’exemple. En ce qui concerne mon combat personnel, je souhaite qu’il me soit donné un jour de travaille’ Pour un environnement meilleur et stimulant. Il y a un immense chemin à parcourir pour rendre un minimum de variété à l’architecture et à l’urba nisme. Prétentieux, sans doute, mais convaincu, je mène cette lutte difficile et angoissante, je tente d’établir certaines relations directes entre l’archi tecture et la sculpture. De telles relations firent autrefois briller les plus grandes civilisations. Si les techniques ne sont plus les mêmes, les exigences poétiques restent éternelles. L’architecture n’est pas un art plastique comm( les autres. La civilisation machiniste reste encore à la recherche de sa véritable expression. Les conquêtes des savants n’ont pas suffi à lui donner le visage admirable que nous aimerions lui voir. Je salue ici ceux qui mènent seuls et à leur ma-nière des travaux difficiles et qui oeuvrent pour les mêmes idées que celles qui m’occupent. De grandes personnalités de l’architecture con-temporaine ont laissé un vide, mais leur influence est encore vivante. L’évolution est pourtant une nécessité. S’ils se sont heurtés à l’incompréhension, ils n’en ont pas pour autant oeuvré inutilement C’est à d’autres de s’atteler aux tàches nouvelles L’architecture représente une des valeurs spirituel-les fondamentales de tous les temps. A. B. rn QUI ÊTES-VOUS POLLY MAGOO ? Film de William Klein Productions Delpire o Les scènes du film de William Klein (la mode, les mannequins, la télévision) ont été tournées dans la sculpture habitacle d’André Bloc. Ci-dessus un des « costumes » dessinés et réalisés par Bernard Baschet. Habitation à Carboneras, Espagne. 1954. Habitacle no 2. 1964. Photos Gilles Ehrmann. Etudes pour l’habitat individuel. 1964-6 Photos Leni lselin.