If Icône II 1956. échelle du langage plastique par la fresque murale ou la tapisserie. A cette dernière s’ajoute un élément de nature qui exprime la chaleur et la vie et redonne à ces lignes et à ces couleurs toute la chaleur humaine que Le Corbusier n’osait toujours ouvertement exprimer. Les grandes dimensions, phénomène nouveau, accusent la transposition d’un langage secret aux dimensions du mur. Pour Le Corbusier, la polyvalence dans l’expression est telle que l’isolement, l’agrandis-sement ou la diminution d’un motif sont courants — la photographie est un moyen merveilleux de changement et d’interprétation — car ce n’est pas l’oeuvre en tant que « tout » qui compte mais chaque fragment est chargé en lui-même de signification ce qui nous ramène au dessin, point de départ essentiel de l’ceuvre de Le Corbusier, langage de la main qui complète et signifie. En définitive, nous avons avant tout l’expression formelle d’un plasticien qui se découvre et se forme dans son laboratoire de peintre — traduction la plus intime de son être — avant d’aborder le langage plus hardi et plus large de l’architecte, où la distribution dans l’espace intervient en plus des expressions analysées ici. Ne vaut-il pas mieux laisser Le Corbusier nous redire : « Je pense que si l’on accorde quelque signification à mon oeuvre d’architecte, c’est à ce labeur secret qu’il faut en attribuer la valeur profonde ‘. L.-C. 1948. Françoise BERGOT. (1) Publié dans Le Corbusier. Textes et planches. Vincent, Fréal et Cie. Paris. 1960. (2) Publié dans Le Monologue du Peintre. Entretien avec Le Corbusier. P. 107. Georges Charbonnier. Paris. Julliard. 1960. Emau. 1956. Taureau II 1928-53. Photos Lucien Hervé.