Alors que pleuvent les hommages et les oraisons funèbres où chacun peut à loisir transmettre son message personnel sur l’ceuvre de Le Corbusier, et que s’agitent de toutes parts des fils spirituels (qui l’auront combattu durant toute sa vie), je repense à ces lignes que Le Corbusier écrivait trois jours avant de disparaître : « C’est vrai, je suis un homme simple ». Albert Jeanneret, frère aîné de Le Corbusier, 80 ans, musicien si jeune d’esprit dans ses recherches actuelles, me disait il y a quelques jours : Le Corbusier est mort, mais il reste vivant ». C’est vrai. Eh bien, plutôt que des mots, voici simplement l’un de ses derniers projets : le laboratoire électronique Olivetti de Rhô. Une usine? Une fabrique ? Non pas seulement. Ici, comme dans toutes ses créations, les préoccupations de Le Corbusier pour l’homme y sont inscrites. Un musée audio-visuel sera le coeur du bâtiment. Curieusement, Le Corbusier rejoignait ici sans le savoir certaines idées dont Adriano Olivetti m’avait parlé en 1960, peu de temps avant de mourir. Ce musée-laboratoire électronique est l’aboutissement de recherches commencées en 1929 avec le Mundaneum, poursuivies avec le « Poème Electronique » de l’Exposition de Bruxelles et enfin avec le musée de Chandigarh : le « Museum of Knowledge ‘, centre gouvernemental d’enquête et d’interprétation, de réponse et de solution, 40 bâtiment Le Corbusier du Capitol de Chandigarh. On trouvera ici (p. 88) un texte inédit de Le Corbusier sur cette forme d’expression que depuis plusieurs années il cherchait à concrétiser sous le nom de laboratoires de décision scientifique, centres d’enquêtes et d’investigation, centres gouver-nementaux d’enquête, de réponse, d’explication et d’expression. Ce labo-ratoire électronique Olivetti, devait donc être pour Le Corbusier l’aboutissement d’une longue recherche. Le Musée électronique qu’il y avait prévu est un des derniers cadeaux qu’il nous a fait. Jean PETIT. Maquette Guy Dimanche.