Urbanisme 2. Les unités d’habitation A Nemours, apparaissent les « grands immeubles d’habita-tion type terrain accidenté ». Eclatement des redents, prenant le pas sur tout autre élément du vocabulaire architectural, ils correspondent à un nouveau durcissement de la schématisation en vue d’une réalisation concrète. … L’unité d’habitation de grandeur conforme est née, mais isolée, sans équipements, sans voisinage, greffée sur une trame urbaine qui la refuse. Les plans d’urbanisme dont elle est l’élément de base se multiplient, farouches, systématiques. L’unité d’habitation veut échapper à la notion d’immeuble collectif traditionnel ; elle se veut en partie autonome, vivant sur ses propres équipements, mais ni sa taille insuffisante, ni son mode de regroupement ne l’y autorisent. L’ « espace vert » qui la cerne, « neutre », sans structure propre, dévoré par les circulations automobiles et les zones de stationnement, sépare, isole plutôt qu’il n’assemble ; l’absence de tout prolongement au sol interdit toute liaison « active », toute vie : l’individu est isolé dans un circuit solitaire, quotidien au sein de « son unité ». La juxtaposition, la répétition monotone et obsessionnelle de l’unité d’habitation ne correspond qu’à une désintégration urbaine : refusant l’agglomération, elle détruit la notion même de ville pour tenter plutôt l’occupation continue du territoire. Création d’un outillage d’urbanisme à l’usage de la société machiniste. On parle ici d’outillage, d’outils d’habitation, mis entre les mains d’êtres vivants, selon des constantes psycho-physiolo-giques dûment reconnues, inventoriées par des gens compétents (oiblogistes, médecins, physiciens et chimistes, sociologues et poètes). Ces outils ont pour objet de faciliter les conditions de l’existence, d’assurer la santé morale et physique des habitants, de favoriser la perpétuation de l’espèce en offrant les équipe-ments nécessaires à un élevage parfait, d’apporter la joie de vivre et de faire apparaître et développer des sentiments socié-taires capables de conduire au civisme; le civisme générateur d’action po:tant la commune même au degré le plus haut de conscience et de dignité. » Chaque unité est pure et nette, objet authentique, bel objet placé dans la nature. Le contact avec le sol plat ou accidenté est assuré par les pilotis. Tout est changé, tout est nouveau, tout est beau. Le logis des hommes n’est plus fait de résidus urbains demeurés entre trois ou quatre rues qui se coupent, mais il crée lui-même un site architectural infiniment ∎arié et unitaire tout de même, et symphonique. Géométrie et nature, balance pe:manente de notre équilibre. L’homme et la nature mis ici, à nouveau, en contact effectif. » 1945. Saint-Dié. 1945-16. La Rochelle-Pallice. • 1951. Concours de Strashoure. Aq 1951. Marseille Sud.