Les Heures Claires, Poissy On va donc à la porte de la maison en auto, et c’est Marc de courbure minimum d’une auto qui fournit la dimension même de la maison. L’auto s’engage sous les pilotis, tourne autour des services communs, arrive au milieu, à la porte du vestibule, entre dans le garage ou poursuit sa route pour le retour : telle est la donnée fondamentale. » « Le site : une vaste pelouse bombée en dôme aplati. La vue principale est au nord, elle est donc opposée au soleil ; le devant normal de la maison serait donc à contresens. La maison est une boite en l’air, percée tout le tour, sans interruption, d’une fenêtre en longueur. Plus d’hésitation pour faire des jeux architecturaux de pleins et de vides. La boite est au milieu des prairies, dominant le verger. Sous la boite, passant à travers les pilotis, arrive un chemin de voitures faisant aller et retour par une épingle à cheveux dont la boucle enferme, pré-cisément sous les pilotis, l’entrée de la maison, le vestibule, le parage, les services (buanderie, linge-rie, les chambres de domestiques). Les autos roulent sous la maison, se garent ou s’en vont. i∎ 42 De l’intérieur du vestibule, une rampe douce conduit, sans qu’on s’en apercoive presque, au premier étage, où se déploie la vie de l’habitant : réception, chambres, etc. Prenant vue et lumière sur le pourtour régulier de la boite, les différentes pièces viennent se coudoyer en rayonnant sur un jardin suspendu qui est là comme un distributeur de lumière approprié et de soleil. C’est le jardin suspendu sur lequel s’ouvrent en toute liberté les murs de glaces coulissants du salon et plusieurs des pièces de la maison : ainsi le soleil entre partout, au coeur même de la maison. Du jardin suspendu, la rampe, devenue extérieure, conduit sur le toit, au solarium. Celui-ci, d’ailleurs, est relié par les trois volées d’un escalier à vis jusqu’à la cave creusée en terre sous les pilotis. Cette vis, organe vertical pur, s’in-sère librement dans la composition horizontale.