FiND ART DOC 1925 (L. C. 38 ans) La prophétie : La figuration Etude exposée au pavillon de l’Esprit Nouveau, à l’Exposition des Arts Décoratifs, Paris.  » En urbanisme, les solu-tions  » médicales  » sont un leurre ; elles ne solu-tionnent rien, elles coûtent très cher. Les solutions  » chirurgicales  » solution-nent ! » 2. Plan « Vous prétendez donc toucher à Paris, démolir, reconstruire, anéantir les trésors du passé, imposer à la ville sublime une silhouette nouvelle ? « M’adressant aux académiciens, je pose la question : « Qu’est-ce que Paris ? Où est la beauté de Paris ? Qu’est-ce que l’esprit de Paris ? Je dessine la ville médiévale, Notre-Dame dans la Cité entourée d’eau, et ces ponts chargés de maisons, ces grandes routes qui sortent des portes et conduisent dans les provinces ; et ces abbayes marquant la première étape : Saint-Germain-des-Prés, Saint-Antoine, etc. J’exprime maintenant un événement hautain : la construction de la colon-nade du Louvre par le Roy-Soleil. Quelle superbe, quel mépris de ce qui est, quelle rupture de l’harmonie, quel sacrilège insolent ! En face des dents de scie des maisons à pignons, en face du maquis des ruelles, du tourment de la ville médiévale écrasée sur elle-même, le magnifique artifice intellectuel du Grand Siècle ! Le Roy continue ! Voici les Invalides et une coupole au pays des flèches gothiques : indifférence aux traditions nationales, violation du site, coup d’Etat ! Le visage de Paris s’est rempli de traits précis, véritable chanson de pierres.. Soufflot a campé le Panthéon au sommet de Sainte-Geneviève, autre coupole ! Les poètes acclament l’harmonie, radieuse et décente des pierres de France. Boum !… Voici Eiffel. Patatras ! Voici la Tour ! C’est Paris ! C’est encore Paris ! La Tour est chère aux Parisiens ; elle est, au-delà des plus loin-taines frontières, piquée au coeur de ceux qui rêvent de Paris… Alors, je dessine cet événement contemporain : la cité d’affaires de Paris. Immense et magnifique ; étincelante et en ordre ! Fort de l’histoire de la ville, fort de sa puissance vitale, de son sens de la convenance, de son esprit vif et éternellement créateur — voire de son rapide et traditionnel esprit révolu. tionnaire — fort de la chronologie, fort de la foi que j’ai dans la présente époque, fort des réalités ardentes de l’imminent demain, je dis froidement, avec conviction et décision : « Ça, c’est Paris ! » Je sens que le monde entier a les yeux sur Paris, espère de Paris le geste qui ordonne, crée et élève dans l’ordre l’événement architectural qui éclairera toutes les autres villes. Je crois en Paris. J’espère en Paris. Je supplie Paris de faire aujourd’hui, de nouveau, ce geste de son histoire : continuer ! L’académisme crie : Non ! » Voisin de Paris