Nous avons centré cette étude sur quatre points essentiels 1) L’essai de classification chronologique, tentative de vision globale de l’évolution d’une œuvre. 2) Les études théoriques de 1920 à 1925, doctrine qui a déterminé toute l’oeuvre de Le Corbusier. 3) Les œuvres-clés, repères symboliques d’un des plus importants courants de l’architecture de la pre-mière moitié du vingtième siècle. 4) Les plans d’urbanisme à programme concret, ten-tatives de réalisation dont la forme a fortement influ-encé l’urbanisme actuel. Les autres réalisations architecturales ont été placées autour de ces quatre points pour permettre une vision plus ouverte de cette œuvre. ESSAI DE CLASSIFICATION CHRONOLOGIQUE 5 LA REVELATION Lettre à Charles l’Eplattenier. 1908 10 Les premières réalisations. 1998-1916 12 Extraits des mémoires d’Amédée Ozenfant. 1917-22 14 LA PROPHETIE Les écrits pamphlétaires. 1920 La figuration 1. La ville de trois millions d’habitants. 1922 2. Le Plan Voisin de Paris. 1925 3. Les immeubles-villas. 1922-1925 4. L’évolution de la maison Citrohan. 1920-1922 — Pessac. 1925 — Stuttgart. 1927 — Carthage. 1930 Les programmes spécifiques — Habitations particulières. Les maisons blanches. 1922-21 — Cité du refuge. Armée du Salut. 1931-33 — Immeuble clarté. 1930-32 — Palais du Centrosoyus. 1928 16 18 20 22 24 25 28 30 32 34 Deux concours — Palais de la Société des Nations. Genève. 1927 — Musée d’Art Moderne. Paris. 1935 36 38 LES ŒUVRES-CLES 1. Les Heures claires. Poissy. 1929-31 2. Le Pavillon suisse. Paris. 1939-32 3. Le Palais des Soviets. Moscou. 1931 4. La maison de week-end. 1935 5. Le gratte-ciel d’Alger. 1938 40 44 46 48 50 URBANISME La Ville Radieuse. 1930 — Les redents — D’Anvers à Berlin. 1933.1958 Les unités d’habitations — Nemours. 1934 — Marseille. 1945-52 — Nantes, Berlin, Briey-la-Forét — Bogota, 1950 Alger 54 56 60 62 64 66 68 ARCHITECTURE. 1950-1965 Réalisations Derniers projets — Chandigarh quatrième bâtiment du Capital — Centre de calculs électroniques Olivetti — L’Ambassade de France. Brasilia — Pavillon d’exposition. Zurich — Nouvel hôpital de Venise — Palais des Congrès. Strasbourg — Eglise de Firminy Deux prises de position tennis Xenakis Hervé Haley et Dominique Zimbacca 74 87 88 90 91 91 92 93 94 ARCHITECTURE URBANISME par Claude Parent et Patrice Goulet I. LA RÉVÉLATION En 1908, à l’âge de vingt ans, un jeune architecte dresse le constat d’insuffisance des efforts fragmentaires des créa-teurs de son temps et, en réaction contre ceux qui présen-taient la création plastique comme une solution universelle, s’efforce de rechercher un accord aussi étroit que possible entre l’architecture et le monde de l’époque. Il engage toute sa vie sur le concept de la recherche d’une vérité globale basée sur l’irréfutabilité de la logique. Cette attitude, spéci-fiquement intellectuelle, détermine définitivement l’hom-me et ce, jusqu’à sa mort, sauf en de très rares et brèves circonstances. C’est l’engagement moral d’un jeune homme intransi-geant qui se place lui-même en état de responsabilité totale devant son propre idéal. C’est la décision autoritaire d’assumer seul, de cristalliser et de prolonger en une synthèse personnelle, les recherches des créateurs du début du siècle. C’est par voie de conséquence l’obligation de projeter une pensée qui pésera lourdement sur les architectes du monde entier. II. LA PROPHÉTIE En 1920, dès l’âge de trente-quatre ans, Le Corbusier concrétise et définit cette position idéaliste, dans une doc-trine rigoureuse et absolue. Cette doctrine est étroitement liée à une philosophie poli-tique ; le collectivisme, à une pensée économique : la prédo-minance des techniques industrielles. Elle est matérialisée par deux moyens essentiels — les écrits pamphlétaires, d’une violence extrême, — les expositions manifestes, volontairement systéma-tiques. Les écrits accablent les architectes de l’époque et pren-nent par réaction leurs références dans l’univers extra-archi-tectural avion, automobile et même paquebot auxquels, sans aucune discrimination, on voue une naïve admiration. Il est clair que pour Le Corbusier, il est nécessaire de frapper fort dans une action globale plutôt que d’affaiblir le message en cultivant les nuances. Pour être convaincante, pour être communicable et trans-missible, la doctrine se caractérise par l’esprit de système, la schématisation à l’extrême. Si elle porte en soi au moment de sa naissance les germes de vie, elle renferme aussi les virus qui la conda neront dans une utilisation mal comprise. FIND ART DOC