Sepik. Ecorce avec masque et oiseaux. Galerie Le Corneur-Roudillon, Paris. La Galerie Kerchache de Paris, spécialisée depuis longtemps dans les arts primitifs et la sculpture la plus moderne, vient de quitter la rue des Beaux-Arts pour la rue de Seine. Nous avons eu l’occasion d’admirer dans le nouveau cadre d’une installation fort réussie, quel-ques pièces rares d’Afrique et d’Océanie. Voici entre autres, un masque ancien du Bénin (Nigeria), très curieusement travaillé. Les masques trouvés dans le golfe du Bénin entre le XVIe et le XIXe siècle posent enco>e aujourd’hui leur énigme. On a voulu voir dans le travail raffiné sur bronze ou sur ivoire de ces masques, l’influence des Por-tugais. Les masques du Bénin servaient de fétiches et de modèles pour les têtes de bronze. Remarqué également, un masque de danse Baga (Côte d’Ivoire) bien conservé. Ces masques de grande dimension étaient utilisés dans les danses rituelles qui accompagnaient la récolte du riz. Plusieurs pièces provenant de l’Océanie méritent l’attention : une Palimbei (Moyen-Sépik), personnage féminin ornant un faitage de la case des hommes. La coiffure de cette sculpture, qui n’est pas visible sur la reproduction, mesure à elle seule 1,55 m. Une autre sculpture fort pittoresque, également du Moyen-Sépik, représente un personnage d’ancêtre trouvé à l’intérieur d’une case des hommes. Toute diffé-rente, une petite sculpture Korvar (nord-ouest Nouvelle-Guinée), repré-sente cependant aussi un personnage d’ancêtre, dédié aux morts de la famille. Le crâne peut être remplacé par le véritable crâne du mort auquel la sculpture est dédiée. Nous restons dans la même région en visitant l’exposition sérieu-sement élaborée par la Galerie Le Corneur Roudillon, « Graphismes mélanésiens ». Les peintures sur écorce de la Nouvelle-Guinée (région du Maprik et du Sépik), et de l’Australie (terre de Aarheim), figurant dans cette exposition, constituent un ensemble bigarré où l’invention des formes et des signes ne le cède en rien aux recherches de couleur qui rappellent celles des peintures étrusques. Plusieurs poteaux de case, un poteau peint avec une figure d’ancêtre, un poteau en bois découpé « Arambak qui se trouvait à l’avant d’une pirogue, un tambour orné de spirales, des masques gravés, donnaient un aperçu complet des graphismes des sculptures de la Mélanésie. (Voir reproduction d’une écorce avec masque et oiseaux, Sépik Nouvelle-Guinée). A Avranches en Normandie, frontière du pays Malouin, vient d’être inaugurée une exposition sur l’Océanie, comprenant des pièces de toutes les régions de la Polynésie et de la Mélanésie, appartenant à des collections françaises. Cette exposition inaugure le nouveau musée de la ville datant du XVe-XVIe siècle, qui vient d’être restauré, et la présentation inattendue d’une telle exposition dans ce cadre histori-que, n’est pas le moindre attrait de cette manifestation qui prouve que la province n’est plus provinciale. S. F. Moyen-Sepik. Personnage d’an-cêtre intérieur de la case des hommes. Benin. Ni »eria. On trouve cette sorte de mamie à partir du XVI., siècle jusqu’à la fin du XIX’. Il pouvait servir de rio• dèle pour les têtes de bror ze ou tout simplement de véticne.