que tiennent à la main nos deux archers — sont indubitablement des éléments de l’arsenal nègre. Quant aux girafes de Tin-Aïusis et au bovidé d’Amrha, joliment campés, ils nous restituent l’image d’un Sahara humide, celui du néolithique, dont les paysages avec leurs lacs et leurs immenses savanes giboyeuses, devaient ressembler fortement au Soudan actuel. Le félin de Babaya, gravure très creuse, d’une réalisation moins habile et vraisemblablement plus récente, peut illustrer la règle générale selon laquelle, au Sahara, l’art rupestre a évolué du meilleur vers le pire pour aboutir, dans la période historique, à des représentations camelines très rudimentaires, simples schémas stéréotypés de factûre grossière. L’inventaire et l’étude systématique des innombrables figurations rupes-tres sahariennes, commencé depuis assez peu de temps, est loin d’être achevé. Il permettra sans doute de dégager une chronologie sinon absolue, du moins relative, des différentes écoles qui se sont succédé, et de recons-tituer le passé, encore très obscur, de ce gigantesque territoire. L. CARL et J. PETIT (Missions Hoggar-Tibesti). Relevés réalisés sur le terrain par Robert Guérard