FhOto Ezra. Stoller. Une nouvelle galerie d’art World House galleries, New-York Herbert Mayer, directeur. Frederick J. Kiesler et Armand P. Bartos, architectes. La conception d’une galerie posait le problème de l’unifica-tion de deux aspects distincts : Tout d’abord, créer un espace mural suffisant pour « accro-cher » les peintures et un volume assez large pour présenter des sculptures dans un ensemble architectural où peintures ‘ et sculptures puissent se sentir « chez elles ». Ensuite, peur faire la synthèse de l’art et de l’architecture, il semblait évident qu’il fallait inventer un plan unifié qui assure la corrélation entre divers éléments tout en provoquant l’attention. Le second point présentait des difficultés, car la galerie n’abritant pas une exposition permanente, mais les présenta-tions s’y succédant, il fallait que, sans changer réellement le dessin architectural, les possibilités d’une coordination soient infinies. Ainsi les dimensions propres des surfaces murales en prévision des différentes (mais d’un certain point de vue similaires) tailles et modèles de peintures et sculptures contemporaines prendient un intérêt particulier. Il fallait éviter l’arrangement simpliste dans le style de l’exposition de marchandises et l’institutionnalisme stérile. Restait le problème de base : faciliter la communication entre le spectateur et l’oeuvre d’art. Il semblait important d’accentuer l’aspect d’une continuité spéciale dans l’architecture malgré l’ « individualisation » des murs et leur isolation relative. Je me suis appuyé pendant un certain temps sur l’importance du concept architectural de « continuité » dans le dessin (comme exprimé dans la « Maison sans fin »). Ce projet offrait une occasion d’exprimer ce principe, et Armand Bartos, avec qui je n’ai jamais perdu le contact depuis le Laboratoire de Dessin à Columbia il y a quelque quinze ans, le pensait autant que moi. L’éclairage devait avoir autant de variations que l’architecture parce que chaque oeuvre d’art connaît sa meilleure lumière. C’est ainsi que nous avons fourni des appareils combinant éclai-rage incandescent et fluorescent avec lumière froide ou chaude interchangeable, directe et indirecte, pour répondre à ces besoins. Le propriétaire de la galerie, M. Herbert Mayer, a approuvé nos plans et nous a encouragés à organiser une exposition qui devait montrer au moins quelques-unes des nouvelles possibilités d’intégration de la peinture, de la sculpture et de l’architecture. Nous sentions tous que cette première exposition rendrait hommage à ces artistes contemporains qui combattirent avec succès pour les nouvelles formes de l’art. Bien que l’expo-sition ait pour titre « Lutte pour la Forme Nouvelle » et couvre une période allant du milieu du XIX’ siècle à 1950, nous ne pouvions évidemment tenter de présenter chaque aspect de chaque artiste, mais seulement les sommets de la vaste chaîne. L’accent a été mis sur le dynamisme du chan-gement plutôt que sur l’histoire ou les individus. Nous avons eu la grande chance de recevoir l’appui géné-reux de musées et de collections privées et nous les en remercions tous. Les World House Galleries, nous en sommes sûrs, n’expo-seront pas seulement des oeuvres contemporaines reconnues, mais elles auront aussi pour but de devenir un lieu où la jeune génération, en Amérique et à l’étranger, pourra se faire entendre. Puisse cette galerie servir grandement ce but Frederick J. KIESLER. Armand P. BARTOS. FIND ART, DOC