LE MONDE MERVEILLEUX DES STRUCTURES NATURELLES par Jean Pellandini, licencié ès-sciences. La nature a toujours inspiré les artistes, mais d’une manière directe, c’est-à-dire qu’ils cherchaient à inter-préter ce qui les entourait, en fonction de leur tem pérament. Mais la nature n’est-elle constituée que par les arbres, les montagnes, la mer et, d’une ma-nière générale, tout ce que lez yeux nous permettent de contempler ? Certes non, et nous avons déjà vu, dans une précédente enquête, consacrée à l’optique, que même le domaine de l’invisible renfermait des richesses esthétiques insoupçonnées. Or, certaines struc-tures naturelles peuvent nous réserver des surprises comparables. Tout ce qui existe autour de nous, relève de la loi générale de la nature dans son sens le plus vaste. Il est normal, dès lors, que l’on constate que les cel-lules des ruches d’abeilles sont constituées par des alvéoles formant un hexagone beaucoup plus parfait que tous ceux que l’homme peut réaliser de ses mains. Les abeilles, inconsciemment, savent que cette forme mathématique pure est celle qui offre le plus de résistance aux efforts extérieurs. Et les exemples de ce genre sont très nombreux. Certaines ammonites fossiles que l’on trouve sur les emplacements des mers chaudes des ères géologiques précédentes offrent la forme d’une spirale presque parfaite, de même que les nébuleuses spirales que l’on peut observer dans le plus lointain cosmos. La fantaisie règne aussi dans la nature. Fantaisie, parce que l’on ne sait pas encore quelle est la loi qui construit cette harmonie de formes et de volumes. C’est le cas notamment pour les coraux qui nous offrent des structures d’une beauté surprenante. Et c’est toute une architecture presque indestructible que ces. coraux construisent sur les rochers qui constituent les atolls des mers chaudes. Quelle dentelle vivante ne réalisent-ils pas ? Dentelle naturelle, encore plus audacieuse que les plus extraordinaires sculptures de nos antiques cathédrales du Moyen Age. Mais ces coraux sont encore à la taille de l’homme, puisque nos yeux peuvent les contempler directement sans l’intermédiaire d’une loupe ou d’un microscope. Que penser alors des radiolaires et des diatomées qui. à peine plus grosses que la pointe d’une épingle, sont dotées d’une structure qui fait rêver les plus grands architectes et même parfois les inspire. Les ramifica-tions innombrables de ces animacules microscopiques sont telles que des agrandissements photographiques de plusieurs milliers ne suffisent certainement pas encore pour faire éclater toute leur beauté et toute la vigueur de leur construction. tg ,■11 • Je « „eibie-