34 Les expositions Kopak. Les Chauves-Souris Céramique. Photo C. rioccardi. VENCE. Kopak Les rares galeries de province, qui luttent contre la banalité bien acha-landée, ont certes beaucoup de mérite. La Galerie des Mages, à Vence, est de celles-là. M. Chave, qui la dirige avec un goût très sûr et beaucoup de courage, a organisé, cet été, une exposition Kopak particulièrement réussie. Kopak fait partie de ce que j’appelle l’Ecole de la Matière et visi-blement l’influence d’un maître de cette école comme Jean Dubuffet, a été heureuse pour lui. Elle l’a fait passer de toiles à dominantes claires, très sobres de matières, à des toiles aux fonds de matière plus épaisse, appliquée à la spatule ou au couteau, et à l’étude des possibilités nou-velles ainsi offertes à la recherche. Peu à peu Kopak a dérivé vers de petites positions personnelles, en choisissant pour supports non plus le contreplaqué ou l’isorel, mais les surfaces les plus diverses, de celles qui, dans la lutte pour la vie, avaient déjà subi bien des heurts ! Une planche à hacher, par exemple, dont tous les parfums d’Arabie n’effaceront, jamais, le hachis parmentier pictural de Kopak à elle administré. Ou bien des briques réfractaires grossièrement sculptées ; ou des plaques de laves utilisées comme plaques d’enfourne-ment, etc. Par de tels procédés, la divine fantaisie qui, pour les Grecs, était un des noms de la beauté, reprend ses droits. Aussi, à mesure que d Kopak choisit amoureusement des supports aussi imprévus, il comprend qu’il peut faire mieux encore que de les peindre ou de les sculpter, et, d’inspiration, il les enduit de céramique. C’était là une vraie trouvaille, car grâce à elle, un tachisme puissant, cent pour cent, comme celui de Dubuffet. se trouve introduit dans l’art de la céramique, art en vogue de Vence à Biot et Vallauris ! où se sont déjà 0 illustrés des peintres déjà illustres. Or Kopak est sans doute le premier à introduire l’informel dans cette terre cuite, dont la matière semble faite 7.> pour lui, et déjà le prédisait. Kopak est arrivé dans ses meilleures réussites : les Totems en tuile, les Masques solaires ou ubuesques, à une magnificence imprévue, à la Monti-celli. Parfois deux Chauves-Souris juxtaposées suffisent pour feindre une +1 délicatesse ailée. Avec une subtilité naturelle, un charme (yougo-) slave, l’affinement de r« cinq ans d’Italie et de dix ans de Paris, cet artiste se détache sur le in o. mtroupeau des innombrables tachistes sachant tacher, mais pas toujours peindre. — (Galerie des Mages.) Pierre GUEGUEN. c ANVERS. Parc Middelheim. Quatrième Biennale de Sculpture a. c .O A quoi est due cette baisse de qualité que l’on remarque d’emblée lorsqu’on compare la nouvelle exposition de Middelheim à celles des cs w années précédentes ? En somme, la formule est restée identique : accueil égal à des oeuvres ressortissant d’esthétiques différentes ; enquête portant sur un grand nombre de pays (treize pays sont représentés) ; tendance à ne montrer que des talents consacrés dans les milieux officiels. Et cepen-dant, il est évident que sans vouloir trouver dans les manifestations anté-rieures des qualités que ce programme même leur interdisait, la quatrième biennale est moins bien venue et d’un niveau plus médiocre. Peut-être pourrait-on incriminer le grand nombre d’oeuvres secondaires qui alourdissent cette exposition sans rien lui apporter, ou encore la pré-sentation malhabile qui, malgré les possibilités offertes par ce parc magni-fique, a malencontreusement rapproché des sculptures qu’il eût mieux valu isoler, et qui n’a pas su mettre en valeur celles dont l’exposition correcte eût donné à l’ensemble l’accent qui lui manque. A vrai dire, la tâche des organisateurs était tout particulièrement ardue. Il s’agissait, cette fois-ci, d’exploiter les ressources de la sculpture de l’Europe Centrale, en lais-Eo sont jouer à l’Allemagne le rôle essentiel. C’est ainsi qu’une soixantaine cr) d’artistes allemands ont été invités avec un contingent de 150 oeuvres. Or dans tout ce lot, aucune révélation et peu de sculptures défendables. Il apparaît très clairement que mis à part l’envoi de l’école de Munich c 8 (Meier-Denninghoff) qui laisse une lueur d’espoir, la sculpture germanique actuelle a grand-peine à se dégager des anciennes formules expression-6:1 nistes, si ce n’est en s’inspirant des formes empruntées aux artistes italiens r.1 d ou français. 7 17 CD D’autre part, la participation belge numériquement importante (90 sculp-‘z tures) mais sans éclat, ajoute encore un handicap redoutable à la bonne tenue de cette manifestation. Cependant, il serait exagéré de dire que l’exposition de Middelheim est sans intérêt. Elle constitue un énorme effort pour présenter un panorama de ce qui se fait en Europe. Tant pis si le bilan ne nous paraît pas toujours favorable. De plus, elle nous permet de revoir dans un cadre propice quelques oeuvres de grands artistes d’hier : Rodin, Renoir, Gon-zalez, Laurens, etc., et de saluer au passage ceux en qui, aujourd’hui, nous avons mis tous nos espoirs et dont la lumineuse présence nous appa-raît par comparaison plus précieuse encore : Pevsner, Bill, Bloc, Moore, Lipchitz, etc. Jo DELAHAUT. PARIS, Précurseurs de l’Art Abstrait en Pologne Sous ce titre, s’ouvrira le 15 novembre, à la Galerie Denise René, une importante exposition placée sous le haut patronage de l’Ambassadeur de Pologne, exposition qui sera le reflet de l’époque héroïque de l’Art abstrait en Pologne (1922-1925). C’est la première fois que sera présenté à Paris un ensemble groupant à côté des oeuvres de Casimir Malewicz, créateur du suprémitisne, culbs de Wladyslaw Strzeminski, Katherine Kobro, Henri Borie tri et il ei ri Stazewski.