Etienne Weill, Photographie. aujourd’hui PLAISIR de FRANCE SEPTEMBRE 1917 et ses lecteurs Le nouvel ordre des Arts et des Lettres Nous avons déjà dit un mot de l’ordre des Arts et des Lettres. De nouvelles étiquettes et discriminations étaient sans doute nécessaires pour que le commun des mortels connaisse bien les valeurs sûres. En voici quelques-unes : Commandeurs : MM. Marcel Gimond, sculpteur ; Robert Rey, auteur de l’ou-vrage « Contre l’art abstrait • ; Raymond Subes, auteur de la médaille du nouvel ordre (Voir Aujourd’hui n° 11, page 3). Officiers : MM. Paul Belmondo, sculpteur ; Yves Brayer. peintre ; Maurice Brianchon, peintre ; Jules Cavaillès, peintre ; Roger Chapelain-Midy, peintre ; Roland Oudot, peintre ; Kostia Terechkovitch, peintre André Warnod, critique d’art ; Hubert Yencesse, sculpteur, etc. On serait curieux de connaître aussi les noms de ceux qui ont procédé à cette sélection. Compétition d’expositions en Italie Deux expositions ont ouvert leurs portes en Italie cet été : la Triennale de Milan, de très célèbre réputation et une exposition à Côme, dans le cadre de la villa Olmo. La Triennale de Milan constitue cette année encore une fort intéressante manifestation, mais de l’avis général, elle présente cette fois moins de nouveautés que les précédentes démonstrations. Est-ce l’absence de la collaboration de cer-tains architectes ou est-ce la faute du programme ? Un groupe d’architectes a estimé que les conditions qui leur étaient faites n’étaient pas favorables à la mise au point de leurs projets, aussi bien en ce qui concerne le délai qui leur était imparti que les moyens financiers accordés ; ils se sont donc abstenus. Certains de ces abstentionnistes ont, par contre, collaboré à l’exposition de Côme, aussi a-t-on voulu voir dans ces deux démonstrations simultanées, une Triennale et une anti-Triennale ; cela n’était certainement pas dans l’esprit des organisa-teurs de l’exposition de Côme et, seules, les circonstances ont permis une telle interprétation. Parmi les Sections italiennes de la Triennale, signalons les plus grandes réussites : la Section de l’Industrial Design, celle de l’Architecture et de l’Urba-nisme. L’artisanat italien est toujours vivace et intéressant La Section de Muséo-graphie, malgré certaines qualités, ne nous a pas entièrement convaincus, nous pensons que certains systèmes de présentation sont trop recherchés et relèvent plus du domaine de « l’esthéticisme que de la bonne présentation, certains effets théâtraux sont quelquefois gênants. Il serait injuste cependant de ne pas faire crédit à des spécialistes qui se penchent sur des problèmes bien dif «cites à résoudre. En ce qui concerne les Sections étrangères de la Triennale, il y a en général assez peu de nouveautés, mais un très grand souci d’une présentation originale et quelques oeuvres de grande qualité. Une mention spéciale devrait être décer-née aux Sections des Pays Nordiques, à la Suisse et au pavillon américain dans le Parc. Les Sections du Japon et de l’Espagne sont présentées avec originalité, les Sections Française et Allemande sont sans éclat, elles avaient pour principal mérite d’être prêtes le jour de l’inauguration. La Section Belge est fort décevante. L’Exposition de Côme, que nous présentons dans ce numéro, a été réalisée avec de très faibles moyens, mais elle présente parfois plus d’originalité que la Triennale. Une place plus importante est faite aux Arts Plastiques et les artistes appelés ont, en général, bien résolu leurs problèmes. La critique d’art C’est avec regret que nous présentons, dans ce numéro, une querelle de Critiques d’Art, qui sont nos collaborateurs assidus. En général, les Critiques d’Art ne ménage_nt pas les artistes, mais ceux-ci n’ont guère la possibilité de répondre. Pourquoi les Critiques d’Art, qui font profession d’écarter brutalement tous ceux qui ne répondent pas à leurs conceptions, n’auraient-ils pas assez de séré-nité pour supporter eux-mêmes la critique de leur propre travail ? A ce propos, souhaitons, d’une manière générale, que la Critique d’art fran-çaise songe à élever davantage le débat, à laisser de côté les querelles de clochers et témoigne d’une complète indépendance La réalité dépasse la fiction Deux couvertures de revues sont reproduites ici : la rose qui illustre la cou-verture d’un périodique, a été dessinée par Simon-Auguste ; il vient d’être choisi avec une dizaine de peintres contemporains pour représenter la France à une exposition qui se tiendra l’an prochain à Delhi. Quant à la coiffe folklorique qui illustre la couverture de la Revue Air-France, elle donne un aperçu des audaces graphiques de cette publication, en dehors de toute considération concernant ) choix du sujet