Georges Mathieu ou l’abstraction lyrique par Jean-Marie Bresson. Photos Jean-Marie Bresson 38 Parmi les peintres qui se sont illustrés depuis l’après-guerre, Georges Mathieu s’est situé d’emblée comme le promoteur le plus acharné de l’abstrac-tion lyrique. Après s’être fait remarquer dès 1946 et 47, aux « Salon des moins de trente ans • et aux « Réalités nouvelles », il organisa successivement trois manifestations’ de groupe (« L’Imaginaire », « H.W.P.S.M.T.B. », « White- and Black ») en 1947 et 48, afin de faire prendre conscience à la critique qu’une forme nouvelle d’expression venait de naitre, sans rapport avec les expériences des abstraits géométriques des générations antérieures (Kandinsky, Mondrian, Malevitch). _ Il fut aussi le premier à révéler à Paris l’importance de peintres comme Pollock ou Tobey — alors presque inconnus en Europe — et à montrer les affinités profondes qui le liaient avec eux, comme à Wols, considéré alors comme surréaliste, et à Hartung, qui était confondu volontiers avec les dis-ciples du néoplasticisme. Toutefois — et c’est en cela qu’il se différenciait des peintres cnern,uins avec lesquels il était confronté en 1951 (Galerie Nina Dausset; 7V1-.tbieu rr.r.é-dait ce don exceptionnel d’atteindre directement au « style » et, cm e suprême, à « élégance », et cela en dépit d’un dynamism l’ex cntic.. explosif qu’infernal. DOC