En pleine garrigue provençale, à I km de Gordes (Vaucluse), le peintre Vasarely a aménagé en lieu de vacances une ferme inhabitée depuis soixante-quinze ans. Appelé « Le Quartier des Cabanes », ce petit domaine comporte une solide maison paysanne (au rez-de-chaussée : cuisine-salle à manger, chambre, chambre d’amis, et au premier étage : atelier d’artiste, chambre), entourée d’une dizaine de cabanes. Celles-ci furent construites pour hommes et bêtes, en pierres sèches, à la manière des huttes préhistoriques, jusqu’à la fin du XIX’ siècle. Récemment cimentées et crépies inté-rieurement, elles se révèlent parfaitement étanches, insonores, fraî-ches durant la chaleur et tièdes par temps froid. Blanchis à la chaux, les murs ogivaux (atteignant parfois deux mètres d’épais-seur) ne comportent — outre la porte — qu’une baie de taille moyenne, qui assure pourtant une magnifique lumière diffuse à l’intérieur. Quatre d’entre elles sont parfaitement habitables, une cinquième sert de garage, une sixième abrite un jeu d’échecs, une autre abrite le puits (pompe) creusé dans le roc. Autour de l’habitat, un terrain de jeu de boules et la « plaine » (jardin), couverte de thym, de romarin et de sariette et parsemée d’oliviers et de figuiers. Les clôtures, le plus souvent de 4 à 5 mètres de haut, toujours en pierres sèches, disparaissent par endroits dans l’épaisseur des chênes rabougris, se perdant dans un vaste et sévère paysage en pente, s’étendant au sud jusqu’au massif du Lubéron. et longitudinale d’une cabane » cj