Art, science et technique Enquête de Nicolas 3…Irez et Guy Habasouà Le problème de l’aérodynamique se pose depuis les plus lointains débuts du complexe terrestre, quand les vents commencèrent à modeler les dunes de sable, créant ainsi des formes sinueuses très pures. Avec les débuts de la vie organique, les formes hydrodynamiques des poissons complètent et concrétisent d’avance les résultats des recherches hydre et aérodynamiques actuelles. Il est intéressant de constater que les recherches de certains futuristes, ainsi que quelques œuvres de Brancusi, ont marqué, d’une façon spectaculaire, l’analogie et les coïncidences trou. blantes qui peuvent exister entre les recherches d’esthétique pure et des investigations fonctionnelles dans le monde des tonnes. Nicolas SCIIOFFER. Nous remercions fout particulièrement le Musée de l’Air, l’Association pour r » » »à »‘ »‘ à lep ArmeriCongicegJerce.d:cs„o7:,n ‘Ànr2Lerete7ets’enacs.,. Avenir, qui nous ont aidé à reumr la documentation illustrant cette enquête. 7913. DEPERDUSSIN. Nous avons pose, dans un précédent numero. le problème de l’estheique industrielle. L’etude de l’aérodynamisme nous y ramène en nous off rant un choix presque infini de formes inédites d’une reelle beauté. Cependant, notre propos nest pas, cette fois, de justifier le caractère plastique de certaines pr.uctios industrielles, mais de souligner la parenté qui existe en. certaines d’entre elles et certaines œuvres des artistes contemporains non. en d’autres termes, de dégager ou de réclamer l’application de critères esthétiques à la création industrielle. niais de se demander pourquoi les derniers fruits de la technique arrivent à accredner des formes très proches de celles instaurées par des artistes. Nous avons insisté. certes. dès le début de cette enquête sur la différence des caractères spécifiques qui opposent les domaines de l’art et de la technique et ne cesseront d’y mettre l’accent, mais nous pensons que notre bot ne eerait pas atteint si nous omettions de marquer en retour les liens indéniables qui les unissent. Cette parenté s’est déjà révélée à nous lorsque nous avons abordé les problèmes de la construction mais l’architecture est autant une technique qun art. Ce que nous voudrions tendre sensible cette fois, ce sont bel et bien les rapports plus généraux. quoique non moins étroits, qui relient des eut m et des techniques en apparence très éloignes. rl . trouve, d’niffens que les hasards de l’actualité nous o. justement permis de préciser notre pensee et nous avons essayé dans ce même numéro de dégager les raisons profondes qui font qu’art. uience et techniques censurent dans leurs domaines propres à l’élaboration d’une même civilisotion. No. avons tenté de montrer. en parti-culier, que M naissance de l’or, actuel correspondait à des nécessités dun ordre plus général que celui du seul fait plastique Le problème de l’aérodynamisme illustre cette prei•oratien de façon apponte. Pour un observateur superficiel, la parenté qui existe entre les formes des nouveaux engins propulsés et certaines ceuvres d’artistes du XX » siècle, .s sculpteurs en particulier, pouvait mener à penser que ces derniers n’ont lait que subir l’influence visuelle des formes proposees Par les techniciens. Cette influence, certes. ne sauroit être entièrement négligée. Un artiste comme Fer. s ont du tout ce qu’ils devaient à rccilvesrtiOn7ritieteIrTnélr■ààl’ail’earillreurs p. moins souligner qu’ils ont élé. en méme temps. les instaurateurs de formes nouvelles. Si des Balla ou des %suis se son, contenté de transcrire académiquement les unsations que leur procurait la vision des nouveaux engins propulsés — ouvrant voie aux pires académismes du genre de l’Aéropeinture, ceux-là ont montré tout ce quun artiste sincére pouvait tirer de neuf des nouvelles données des sens. Mais il c’i’te éras roPPorts plus profonds. Ce qui doit nous faire réfléchir, en effet. c’est que des sculpteurs, souvent fort différents. comme Laurens. Duchamp. Villon, Arp ou surtout Brancusi. soient arrives, par des voies séparées, à accréditer un monde de formes extrêmement proches des réalisations aérody. namigues actuelles. Comment ne pas être frappé, par exemple, par la concor-dance qui existe entre tels engins aerodynamiques et telles sculptures de Bran-cusi comme le Poisson d’Or, la Léda, le Phoque ou cet extraordinaire Oiseau dans l’Espace de la collection Peggy Guggenheim à Venise 3 Nombre d’entre elles, certes, sont postérieures à la naissance de Vaérodynamisme contemPorelo mais, outre que leurs buts sont bien différents, on se rapelleta que le Nouveau Né est de 1915, la • Maestria de 1912. On pourrait aussi citer la Boxe d’Archi-penko qui date de 1913 el qui est à ce point de vue étrangement moderne pour l’époque. Ainsi, nous constatons que les sculpteurs contemporains sont arrivés, simultanément et parallèlement aux techniciens, à créer un monde de formes sensiblement analogue au leur. S’agit. d’une simple rencontre? Nous ne le pensons Pera La plupart des critiques d’art, nous le savons, repoussent énergiquement toute parenté autre que fortuite, la valeur de l’oeuvre d’art résidant unique-ment pour eux dons sa pure gratuité. Seul, jusqu’ici. M. Pierre Francastel a ose poser nettement le problème. je suis certain. pour ma port. — écrit. — qu’une analogie psychologique étroite existe entre la forme aer.ynarnique de tant d’engins modernes et le développement eue IO sculpture contemPeraine, celle des Laurens et des Adan, ,aussi bien qu’en. cette sculpture et vision de »Iriàuà » monde r .1e.; °i »‘ g corz,°: =tu—. p=:;.; 7ze-surounr..— Jerne clà. L’art des géni monde uns.. par une série d’objets autonomes jutaoés. ‘at comme la technique moderne va vers une vision globale et continue, où les perceptions de contact joue. un rôle inédit. • (I) Il n’est malheureusement pas possible de développer ici une question aussi vaste et aussi délicate, mais nous pensons que le problème des rapports entre l’art et les techniques doit être franchement posé. Il y a là un domaine encore pratiquement vierge. dont l’exploration …erra nous n’e doutons point, des découvertes de plus grande importance et jettera une lumière nouvelle sur la signification et la compréhension de bien des œuvres contemporaines. Que le critique actuelle l’ignore ne lait que Prélever use °hos, aces Vue’ vvrarae le note encore M. Froncastel, un renouvellement de la psychologie de l’art est néce.aire v (1) Guy HABASCBIE. (Il Pierre Francastel. Peinture et Société, p. 273.