RELIURE DU CHEF – D’OEUVRE INCONNU DE BALZAC, II LUSTRÉ PAR PI( SSO (ÉDIT. VOLLARD ) mais de susciter des ensembles cohé-rents. Architecte et ouvrier manuel, Creuzevault est aussi un lettré, un coloriste et un ornemaniste. Celles de ses grandes reliures que les biblio-philes assimilent volontiers aux impérissables chefs-d’oeuvre du XVIe siècle sont, avant tout, des chefs-d’ceuvre de labeur, d’amour et de patience. C’est parce qu’il sert le livre et se plie à toutes ses exigences que Creuzevault donne son exacte mesure. Son parti et sa technique varient. Ils s’adaptent aux cas parti-culiers. Ils sont foncièrement rebelles à la série. Dans ses revêtements des écrits de Rouault : La Passion, Mi-serere, Le Cirque… Creuzevault n’a pas cherché l’équivalence entre le thème plastique de la reliure et celui des estampes portant le monogramme du premier peintre chrétien de notre temps. Son style reste allusif. Il se 30 réfère aux textes, sans les symboliser. Les relations avec l’illustration de l’Ecclésiaste ainsi que du Bestiaire sont beaucoup plus étroites. La reliure du Bestiaire : mosaïque plate, fond en maroquin blanc, motifs en veau noir, bords biseautés, rappelle les gravures sur bois de Dufy. Elle en a la franchise et l’accent populaire. La reliure de l’Ecclésiaste révèle la virtuorité des doreurs parisiens. L’oeil et l’esprit s’égarent devant les entrelacs des minces filets argent, dont la facture évoque celle du burin et qui s’enlèvent sur un fond bleu-nuit. Ailleurs le ma-roquin est incrusté de veau, qui garde sa densité et dont les tranches sont savamment serties. Une reliure de Creuzevault porte témoignage de la vitalité d’un art qui est un phénomène de civilisation élevée et raffinée, la civilisation du livre, ce véhicule de la pensée française. RELIURE DE K D’APRÈS PARIS H DE LÉON-PAUL FARGUE, ILLUSTRÉ PAR BOUSSINGAUT