PHOTO LIDO CI-IAGALL ET LA TERRE RETROUVÉE CH G I,I_, dont le périple commence en Russie Blanche et dont les ports successifs sont M oscou, B erlin, Paris et les États-Unis, s’est fixé en Provence. A Vence il habite une bastide située sur la colline. 1 ) evant ses yeux s’étend un paysage latin d’oliviers et de vignes qui rappelle, pourquoi le nier, les pay sages bibliques de la Judée. Illus-trateur des Fables de La Fontaine, de l’Ancien Testament et des Ames Mortes de Gogol, coloriste, écrivain et graveur, artiste juif que l’État d’Israël sacre artiste national et peintre chrétien, dont les cruci-fixtions prennent place à côté de celles de Georges Rouault, Chagall est un esprit universel. Ses céra-miques ne sont ni des récréations ni des divertissements. Leur auteur y voit une communion étroite avec la terre française qu’il pétrit de ses mains. On y retrouve la marque de son génie de poète-artisan, ses personnages ailés, ses amants qui s’enlacent sur une couche de nuages, ses fleurs animées et son Orient de mille et une nuits. Verlaine tordait le cou à l’élo quence. Chagall piétine la prose. Les anses de ses vases fornient les bras de ses fiancés astrales. Ses coupes et ses plats aux couleurs chatoyantes liées à la matière ont l’éclat et les irisations des poteries mozarabes. WA i 1211,MA R ( P FIND ART, DOC