complètement une aile édifiée en 1923, en utilisant des vieilles pierres : frontons, enca-drements de fenêtres, etc… qui provenaient de deux maisons en ruines. Cette méthode a été inaugurée par Jacques Couelle à la Bastide St-François et à Castellamare. Elle est discutée par certains architectes. Le but en est pourtant de sauver et de mettre en valeur en les incorporant à une architecture des éléments voués à disparaître ou du moins à être utilisés à des fins purement indus-trielles. Les applications en sont fort délicates. Le travail très spécial du bâtisseur qui, en la circonstance, doit être à la fois maître maçon et archéologue, consiste non seulement à trouver une belle ruine, mais encore à savoir l’adapter aux nouveaux besoins afin d’en tirer le profit maximum. Il consiste également à former une main-d’oeuvre qui fait, hélas, de plus en plus défaut. Ayant découvert à Rognes (Bouches-du-Rhône) une maison en ruines avec une niche d’angle, André Svetchine la propose à Paul Roux qui, après de très longs pourparlers, en devient l’ac-quéreur. S’agissait-il seulement de repérer – I I- S I X FUIT,, SA MARGELLE ET SON DÉCOR FLORAL les pierres, de les nu-méroter, de les transporter et de reconstruire la maison ? Non pas ! Le plan de la Colombe d’Or n’était pas pré-cisément celui de la Maison de Rognes. Il fallait notamment emprunter à une autre « ruine plusieurs pierres ainsi qu’une porte d’entrée. Avec ses portes sculptées, ses carreaux de faïence, ses meubles aixois et arlésiens, la Colombe d’Or n’est pas seulement une hôtellerie de luxe.0 ‘est un musée vivant d’art régional et un sanctuaire de l’École de Paris. On admire dans sa vaste salle commune, en dehors des cheminées de pierres, des oeuvres de Georges Braque, Picasso, Utrillo et Thadée Makowski, ce Rousseau polonais. La Colombe compte parmi ses clients Winston Churchill, le Duc et la Duchesse de Windsor, le Roi Farouk, mais aussi les peintres et les poètes qui vivent et travaillent sur b côte : Picasso, Prévert et beaucoup d’ * L’ENTRÉE DE LA COLOMBE D’OR PA I I. ROUX A IMAGINÉ POUR ILLUMINER LES TABLES DE SA TERRASSE CE PITTORESQUE APPAREIL D’ÉCLAIRAGE CONFEC-TIONNÉ A L’AIDE D’UNE TERRINE PROVENÇALE DONT LE COUVER-CLE DISSIMULE UNE LAMPE. LA LUMIÈRE EST RENVOYÉE PAR UN ABAT-JOUR EN CORDE TRESSÉE FIND ART DOC