Ramsay a présenté avec le concours de Nicolas E. Landau dans un salon bibliothèque Louis XV cette collection d’instruments de mathémar tique, d’astronomie et d’optique. Le Cabinet du Curieux  » Instruments plaisants à considérer et très utiles à pratiquer  » Nous aimons à imaginer que le compas et que le niveau à fil à plomb furent probablement, les premiers instruments de mathématique que l’homme inventa. Ce campas aux jambes d’homuncule, divise et mesure la ligne, trace tout ce qui est rond, tout ce qui tourne et qui, par une série d’intersections d’axes, engendre mille cons, tractions géométriques. Le niveau, lui, compose avec la pesanteur et, lorsque son perpendicule correspond au cran de base, celle’ci est une horizontale. On sait, à peu près, que ce fut Héron d’Alexandrie qui inventa la dioptre, origine de notre actuel théodolite, appareil permettant de mesurer azimuts et déclinaisons. Mais la belle, la noble invention fut celle de l’astrolabe par les Arabes. Cet instrument comporte un cercle vertical avec son carré d’ombres et une alidade. Au Moyen Age et jusqu’au temps de la Renaissance il est utilisé par les astronomes et les astrologues. Les heures, comme les longueurs et les angles, furent mesurées depuis la haute antiquité par le moyen des cadrans solaires ou gnomons, par des sablières et des clép’ sydres, enfin par des petits cadrans solaires portatifs et des horloges mécaniques dont la première fut conçue — croyons nous — par le moine Gerbert, géomètre et humaniste, le futur pape Sylvestre II. Quant aux instruments d’optique, lunettes et microscopes, leurs principes sont esquissés par R. Bacon et ne furent mis au point qu’au début du XVIle siècle. Ceci dit, nous montrerons que ces merveilleuses créations n’étaient pas seulement admirées en tant qu’instruments propres à certaines investigations mais pour leurs formes, pour leur beauté intrinsèque. Pourquoi étai beaux ? Parce que, jusqu’au XVIIIe siècle, l’utile et le beau étaient inséparables. Si, nous voulons de ta