temps. Porte-t-elle l’empreinte et la marque de fabrique d’un architecte ou d’un décorateur ? L’intervention du premier apparaît dans la présen-tation des boiseries murales du vestibule d’entrée et de la bibliothèque. Mais l’ensemble est l’effet d’un caprice féminin. Celle qui l’habite et l’anime revendique le droit d’en être l’auteur. L’appartement que nous reproduisons comporte deux parties bien distinctes. Le vestibule avec ses portes monumentales en chêne de l’époque Louis XV, ses paravents japonais, ses meubles baroques, ses appliques vénitiennes et ses grands chandeliers en cristal, est un décor de fête. On aimerait voir s’y dérouler l’action de quelque comédie de Shakespeare ou d’Alfred de Musset. La bibliothèque est un lieu plus propice à la méditation et à la solitude. Les boiseries anciennes y sont mises en valeur par des meubles recou-verts de tissus clairs et mats. Il n’y a aucune commune mesure entre ces pièces, où se manifeste dans les moindres détails une volonté de style exprimée avec force et le salon ainsi que le boudoir aménagés autour de quelques tableaux de maîtres impression-nistes, auxquels ils servent de merveilleux écrins et dont ils forment le cadre. Caprice de femme ! Soit. Mais caprice calculé ne laissant presque rien au hasard. On imagine assez malaisément un costumier et un metteur en scène habillant avec plus de soin un drame, un ballet ou bien un opéra. A-t-on tenté une reconstitution des intérieurs du temps de Renoir ? A-t-on essayé d’évo-quer le style rétrospectif des grands bourgeois de la Troisième République qui fut celui du Salon de Madame Charpentier ? On pourrait le croire. Les fauteuils « profonds comme des tombeaux_», les meubles d’appui Napo-. B OUDOIR COTÉ JARDIN : FAUTEUIL ET TABLE LOUIS XV, RIDEAUX EN SATIN AMARANTE. AU MUR TABLEAU DE RENOIR BOUDOIR WITH VIEW ON THE GARDEN : LOUIS XV ARMCHAIR AND TABLE, AMARANTHINE SATIN CURTAINS, RENOIR ON WALL 16 FIND ART DOC