les avantages dont un peintre dispose par comparaison à un poète. l l savait pourtant, mieux que tout autre, que les frontières sont mal gardées et qu’un art passe en fraude, assez souvent, les combinaisons mystérieuses que l’art voisin croyait sans doute avoir élaborées pour lui seul. Qui se vanterait aujourd’hui de pouvoir dire où s’arrête la poésie et tenir le registre exact de ses échanges avec le monde des sons, celui des formes, ou avec celui des formes ou des sons mêlés, je veux dire la danse ? Simplement, avec l’art décoratif, la question essentielle, et qui est plus grave peut-être pour ue pour les autres arts, sauf pour l’architecture, c’est celle des rapports de rcettvre du public, et pourquoi ne pas parler brutaltquent : du créateur et du client. Tuons-nous à dire qu’il doit être aussi « respecté » que les autres, qu’il doit se suffire à lui-même, nous ne ferons pas malgré tout qu’il soit « indestinable ». Car c’est d’être le contraire dont nous allons avoir à le louer, 19F Coin de salle à man-ger. Meubles poi-rier et cuir jaune. (Chez Al Marc Chadourne). Après tout, s’il fallait à tel ou tel admirateur de Picasso, de Dali, « vivre » à l’intérieur des toiles qu’ils contemplent de l’extérieur, s’il nous fallait choisir noire incorporation à un monde étranger, choisirions-nous celui de leurs oeuvres ? On connaît le sort de ce gamin qui, à la poursuite de son ballon, pénétra clans une fausse perspective et ne put jamais en ressortir, prisonnier des mécanismes parfaits de la mathématique picturale de la Renaissance. C’est une aventure qu’aime Jean Cocteau. « Danger! Ne pas pénétrer », devrait être inscrit à la porte de toutes les grandes oeuvres. Et prenez « pénétrer » au sens moral : « ne pas comprendre »… Nous semblons nous être éloigné de notre sujet. Erreur. Je n’hésiterai pas, sur-tout en présence de l’art de Jean-Michel Frank que j’admire, à maintenir une défense parfaitement justifiée de l’irrationnel. Certes Jean-Michel Frank « se prouve » de mul-tiples façons et sans rien esquiver des exigences extérieures. Mais les conditions auxquelles il s’adapte sont des conditions qu’il adopte, donc qu’il fait siennes, clone Salle r, manger en chenil et cuir dim. (Chez Mine Lubelska.) 8